Au pays des énergies renouvelables...

2 octobre 2006

Suzhou - 2 millions d’habitants, à une soixantaine de kilomètres de Shanghai - est-elle, comme l’affirme le journaliste Simon Leys, "la ville la plus coquette, la mieux entretenue, la plus pimpante" de Chine ? Je n’en sais rien. L’Empire du Milieu ne manque pas de sites d’exception. Et Suzhou, assurément, est de ceux-là. "Une ville exquise dans un lieu quelconque", ajoute le même Simon Leys qui précise que la ville compte huit (on m’a dit qu’il y en a 9) jardins aujourd’hui classés par l’Unesco au “Patrimoine mondial de l’humanité”.
Suzhou fait bien plus qu’exister. Elle est. Elle est, pour bercer et charmer et pour attendrir le visiteur. Nul, je crois, ne pourrait rester insensible à ses petites maisons qui plongent leurs enracinements dans la pierre basaltique dans les creux de laquelle, en des dizaines de kilomètres de canaux, l’eau s’étire pour en faire une Venise authentique et offerte à ceux qui y résident et à la curiosité contemplative de ceux qui y passent.
Si un jour vous allez en Chine, ce que je vous souhaite, ne manquez pas Suzhou. Quelqu’un de là-bas m’a assuré qu’"au Ciel, il y a le Paradis et en Chine, il y a Suzhou !" J’ai souri et aimé l’audace que je n’ai pas trouvée déplacée.
Tenez : les autorités locales ont choisi d’interdire la circulation des motos. Et au milieu de la bicyclette traditionnelle chinoise, omniprésente bien entendu, de plus en plus de vélos électriques se faufilent, silencieux, assez rapides, dotés d’une autonomie d’énergie nullement polluante de 4 heures. Le vélo électrique est devenu l’ambition du Chinois qui n’a pas envie de mettre un argent qu’il n’a sans doute pas dans une voiture dont il mesure qu’elle est loin d’être bien commode pour ce qu’il a à parcourir chaque jour dans sa ville. Et puis, dans un pays qui s’intéresse fortement aux énergies renouvelables et au développement durable comme pour s’inscrire sérieusement dans une démarche nationale responsable et nécessaire, le vélo électrique se “rechargera” très bientôt de l’énergie que nous donne chaque jour le soleil du bon Dieu.
Aux énergies renouvelables, Chongming, là où œuvre Claude Lowitz, s’y est mise elle aussi, résolument. Celui qui en était le maire il y a quelques mois encore et qui vient d’accéder à des fonctions autres, était tout heureux, en même temps que j’y passais, de montrer à une délégation de la ville de Saint-Paul le plan sur quinze ans qui va faire de son île - la plus grande île alluvionnaire au monde (1.400 kilomètres carrés au large de Shanghai, à l’embouchure du Yankzé) - un exemple de développement où la nature garde tous ses droits et où ses potentiels accompagnent le besoin de modernité qu’il y a en tout homme.
Fatalement, je pensais au Parc des Hauts qui ambitionne de répondre à la même exigence. Et j’enviais le système chinois qui parfois, qui souvent, a du bon : quand une idée est jugée bonne, elle est mise en chantier et les moyens sont aussitôt débloqués. Un an après, on inaugure. Chez nous, convenons-en, ce n’est pas tout à fait pareil. Chez nous, on attend...
Il s’agit bien pour la Chine de rompre avec la précipitation qui a marqué l’époque de son explosion économique et où, par exemple, on a construit dans les villes de très larges avenues qui auraient fluidifié les flots de circulation automobile. La claque a été ressentie : le tout et le trop “automobile” pollue, encombre, ralentit, menace. Il importait de redresser la barre et le bateau.
Au développement durable, la Chine, j’ai envie de le croire, s’y est mise. Il est capital qu’elle réussisse... pour que le monde se mette à y croire. Et à réussir.

R. Lauret


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