Au royaume des petites phrases

30 août 2006

On le sent bien : la tension monte, et les “petites phrases” lancées ou balancées ici et là sont toutes passées au crible d’une dissection qui cherche à deviner ce qu’il pourrait bien en sortir. La fièvre, petit à petit, est en train de s’installer. C’est la vie, à quelques encablures maintenant du grand jour.

À droite, c’est Dominique de Villepin qui couvre d’un regard quasi-filial le Président qui tout dernièrement a réuni les diplomates de la République. C’est le même de Villepin qui dit qu’il entend vivre pleinement l’action gouvernementale "jusqu’au dernier jour", histoire précise-t-il, "d’agir dans un esprit de responsabilité car il est important de répondre aux préoccupations des Français". Et quand on lui parle de ces fameuses présidentielles et de Nicolas Sarkozy, sa réponse est bien ajustée : "Nous avons choisi une règle du jeu qui est de donner toute son importance à l’action tout au long de cette année 2006 pour un lancement de la campagne en 2007... Chaque chose doit être faite en son temps".

Alors, on insiste. "Mais vous, serez-vous candidat ?"... L’homme décidément a d’autres soucis à fouetter... Ce n’est pas sa préoccupation. Il est détaché de cela. Pour preuve : "Nous avons des atouts considérables dans notre famille : le président de l’UMP, le gouvernement, le Président de la République... le Président qui incarne l’unité de la nation et qui est l’une des figures les plus admirées de la scène internationale pour l’engagement en matière de paix, de justice, de développement". Si on n’a pas compris que le Président Chirac est loin d’avoir choisi de ne pas répondre à des sollicitations quand viendra l’heure de se décider, c’est qu’on ne sait vraiment pas lire entre les lignes au royaume des petites phrases.

Au PS, c’est on ne peut plus clair : Lionel Jospin, qui a "exposé une conception de la politique aux antipodes de celle de Ségolène Royal", a manifestement marqué le rassemblement socialiste à la Rochelle le week-end dernier. Et Anne Hidalgo, une proche de Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, ne s’y trompe pas : " Lionel Jospin, déclare-t-elle, reste un repère, un éclaireur dans sa capacité de montrer qu’en politique, le combat se mène dans un rapport favorable au citoyen de gauche, au peuple de gauche". Et d’inviter le PS à "se projeter beaucoup plus sereinement vers l’avenir". Et la gauche !

" Beaucoup plus sereinement " : la voilà, la petite phrase qui résume tout ce qu’on ne dit pas ouvertement et qui n’a pas manqué de marquer (ouvertement, cela s’entend) les esprits...

Raymond Lauret


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