Libres propos pour vendredi 29 juin 2007

Au Viaduc des Arts, avec La Réunion qui s’exporte....

29 juin 2007

En cette fin de mois de juin, le temps est encore bien frais ici à Paris. J’ignore si c’est de saison ou bien si c’est notre nouveau climat fait de soubresauts, de cabrioles ou de contre-courants qui nous signale à sa façon que, ça y est, nous avons réussi, avec nos émissions irraisonnables de C02, à chambouler le bel ordonnancement de notre système planétaire !
Ce qui voudrait dire, convenons-en, que nous sommes vraiment très forts à avoir réussi à dérégler l’idéal que le Créateur nous a un jour offert ! Ce sont nos petits-enfants qui vont demain être contents !
Il faisait donc frisquet ce mardi 26 en fin d’après-midi à Paris. Les grands arbres qui se hissent à la hauteur de ma chambre d’hôtel au quatrième étage rythmaient depuis le matin de leurs beaux feuillages le vent fort qui soufflait.
Avenue Daumesnil, au Viaduc des Arts, là où la Société d’Encouragement aux Métiers d’Art (la SEMA) a ses locaux, déambulant collés les uns aux autres parce que ce n’est pas très grand et qu’ils étaient nombreux, les invités de Pierre Chevalier, de Marie Françoise Brulé (respectivement Président et Directeur Général de la SEMA) et d’Emmanuel Lemagnen vivaient à l’heure de la chaleur créole de notre île. Les œuvres, pour certains les chef-d’œuvres de nos artistes-artisans des Métiers d’Art y étaient exposés. Et pour parler gras, ça a fait un tabac !
Ils ont beau, pour la plupart d’entre eux, être Maîtres de l’École Boulle ou habitués à tutoyer ce qui se fait de mieux dans ce domaine et dans le monde entier, ils ne pouvaient s’empêcher de nous offrir, à la poignée de Réunionnais qui les accueillaient, leurs regards émus car émerveillés devant notre art à travailler la pierre, le bois, l’écaille de tortue, le vacoa, les feuilles de cocotier, le rabu ou la céramique.
Et quand Manu Lemagnen leur causa de tout le reste qu’ils n’ont pas (encore) vu, puis quand Marie-Paule Amélie-Mussart, élue de notre Chambre de Métiers leur dit en créole ce que son discours avait d’écrit en français, et quand encore Dany Martin, la Présidente d’Art et Traditions, leur confia combien cette forme d’excellence traduit bien l’ambition de notre île de ne pas s’arrêter dans sa conquête de marchés extérieurs, je crois que tous comprirent que, là-bas où l’on s’apprête à pousser la porte du Patrimoine mondial de l’UNESCO, des hommes et des femmes savent avoir des ailes et des racines, « mais des ailes pour s’enraciner et des racines pour s’envoler ».
Et puis, parce que tous Maîtres de l’Ecole Boulle ou tous habitués qu’ils sont à tutoyer ce qui se fait de mieux dans ce domaine, ils restent des êtres vivants toujours perfectibles, quand sonna le moment de se diriger vers les punchs, les samoussas, les bonbons piment, les bouchons, le hachard, la tranche de sarcive ou le riz blanc accompagné d’un malicieux carri, alors je vous dis rien et vous laisse deviner combien un parisien pourrait être prêt à “sauter la mer” dans l’autre sens, histoire de découvrir ce pays qui donne de la grandeur aux ingrédients de la vie...

Raymond Lauret


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