Au vu de ces résultats...

2 novembre 2005

Le gouvernement (même ceux qui le soutiennent l’admettent) n’a pas réglé - loin s’en faut - la question de la continuité territoriale.
Il a débloqué 8 millions d’euros et a, en quelques sortes, demandé au Conseil régional de se débrouiller. Il a créé ainsi les conditions du seul accompagnement social de la mobilité. Nous sommes loin, avec une dotation de 11 euros par habitant, des 660 euros consentis pour la Corse. Là-bas on peut parler de continuité, chez nous non !
Des gens de mauvaise foi ont décidé de faire un (mauvais) procès à l’autorité administrative en charge de l’affectation des fonds sociaux débloqués par l’État.
Sachant que notre île compte au bas mot 250.000 foyers non-imposables, à supposer qu’une seule personne par famille décidait de demander une aide pour aller en métropole, sur la base d’un billet à 800 euros et pris en charge à 50%, cela coûterait la bagatelle de 100.000.000 d’euros. Cent millions d’euros, alors qu’on n’en a que 8 !
C’est bien pourquoi les critères suggérés par l’État étaient bien en dessous de ces 400 euros.
Un plafonnement de l’aide à 250 euros ayant été proposé pour tous les DOM et TOM, il est bon de se renseigner pour savoir ce qu’il en est ailleurs.
Justement, le 12 juillet dernier, M. Jean-Claude Mathis, député UMP de l’Aube, posait la question au gouvernement quant "au coût très élevé des liaisons aériennes entre la métropole et les TOM et POM du Pacifique".
La réponse du gouvernement est arrivée deux semaines plus tard. La voici, dans son essentiel : "La continuité territoriale avec l’Outre-mer est une priorité de l’action du ministère de l’Outre-mer qui accorde ainsi une grande importance aux difficultés, notamment tarifaires, rencontrées par nos compatriotes ultra marins". Bon... c’est connu... passons.
S’agissant de la Polynésie (3,427 millions d’euros en 2004 et 4,204 millions d’euros en 2005), la Nouvelle Calédonie (3,6 millions et 3,494 millions) et Wallis-et-Futuna (273.248 euros et 291.134 euros), "les premiers résultats concernant l’utilisation de cette aide, nécessairement partielle en cette première année de mise en œuvre du dispositif compte tenu des délais nécessaires à la définition et à l’adoption des dispositifs locaux et à leur mise en œuvre effective, font ressortir près de 2.300 bons délivrés en Nouvelle Calédonie, plus de 600 en Polynésie et près de 180 à Wallis-et-Futuna".
On le voit donc, l’échec de la manœuvre (“Le bide” pour reprendre l’expression du JIR”) n’est pas limitée à notre île. Partout, les critères recommandés n’étaient pas en adéquation avec la réalité des possibilités contributives des familles nécessiteuses. C’est pourquoi le gouvernement poursuit dans sa réponse au parlementaire UMP : "Au vu de ces résultats, les autorités polynésiennes ont délibéré pour élargir davantage le champ des bénéficiaires".
Voilà qui confirme à l’évidence que nous sommes bien loin d’un principe de continuité territoriale, mais bel et bien dans une mesure sociale pour, disons-nous, aider les plus pauvres.
Pour notre île, il importe de retenir qu’avec une aide moyenne de 400 euros, les 8 millions de dotation permettraient d’aider 20.000 personnes. Soit moins de 10% du nombre de foyers non-imposables et potentiellement concernés.
Voilà la question, dans toute son ampleur...

R. Lauret


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