Aude et Florelle... d’Holcim.

27 février 2007

J’ai eu l’avantage et l’énorme satisfaction, jeudi dernier 22 février aux 3èmes Rencontres de l’Agenda 21, d’animer aux côtés de Mme Violette Debenay, chargée de mission à la CCIR et de M. Christian Brodhag, Délégué interministériel, un atelier souhaité par l’institution consulaire et consacré aux « Entreprises et le Développement Durable ».
C’est un avantage parce que, écouter des spécialistes d’un problème aussi fondamental pour notre île et l’ensemble de sa région indo océanique nous aide à mieux prendre en compte l’état connu et à venir de la planète Terre. Cela nous facilite dans notre appropriation personnelle du combat mené par d’autres et notamment par un homme d’envergure que nous avons, par le fait du seul hasard, la chance de côtoyer.
C’est un avantage aussi parce que nous avons besoin, dans les responsabilités dont nous pouvons avoir la charge, d’échapper aux effets de la routine et à la dictature de l’immédiat, tant il est essentiel que l’on apprenne à dépasser le seul horizon de notre regard.
Et puis, entendre Christian Brodhag démystifier le “Développement Durable”, ce concept très complexe quand on en limite la lecture à celle des textes législatifs et réglementaires et que le Délégué interministériel “humanise” en rappelant la nécessité d’en corriger les importances au regard des enjeux, cela rassure. Le “Développement Durable” devient alors pleinement accessible à chacun de nous qui avons du « Territoire un usage banal ». Le “Développement Durable”, c’est donc, dira Christian Brodhag, « le métabolisme de la collectivité », c’est à dire les réactions de synthèse et de dégradation qui libèrent certaines formes d’énergie et transforment notre quartier, notre cité, notre simple département avant de s’enfler dans d’autres bulles biens plus vastes et provoquer le fameux effet de serre.
Et puis, il y a l’énorme satisfaction d’entendre certaines réactions. Je n’insisterai pas sur celle attendue de notre ami Lucien Biedinger, lequel me coiffa sur le plateau pour plaider pour une attitude volontariste et forte des entreprises réunionnaises vis à vis de leurs personnels qui utiliseraient le vélo comme moyen de se rendre au travail. Christian Brodhag sut fort judicieusement accompagner l’argumentaire de Lulu.
Et puis encore, je ne vais pas le passer sous silence, la brillante prestation d’Aude et de Florelle, deux toutes jeunes collaboratrices de la société Holcim, cette grosse multinationale qui s’est installée au Port en ZIC n°1 et dont l’engagement pour réduire au maximum les nuisances d’une activité grande consommatrice de matières premières diverses se révèle soutenue.
Pas donc de hauts technocrates au langage savant pour tenter de rendre compréhensibles par un public de non-initiés des choses forcément compliquées. Aude et Florelle, avec une étonnante maîtrise de leur sujet et un sens de la pédagogie qui pourrait inspirer plus d’un enseignant chevronné, surent nous emmener dans les coulisses d’une entreprise qui a largement pris conscience qu’en matière de “Développement Durable”, si les « émanations de protoxyde d’azote », par exemple, doivent être jugulées pour être bannies, il convient également de réduire la consommation d’eau potable quand on fait du mortier, d’œuvrer pour que les fours grands consommateurs d’énergie soient le mieux possible adaptés à un maximum de fonctions, d’être novateur dans l’économie de la pouzzolane par utilisation, par exemple, des déblais de chantiers. Et pour cela, transformer chaque employé ou ouvrier en un collaborateur attentif à faire mieux que son seul métier.
Aude et Florelle furent chaleureusement applaudies. Et ce n’est pas Christian Brodhag qui manqua alors d’enthousiasme : il avait lui aussi apprécié que nos universités soient à la hauteur des capacités de la jeunesse de notre île.

Raymond Lauret


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