Aux frais de l’État...

12 avril 2005

(page 2)

L’hebdomadaire parisien “V.S.D” a consacré, dans une de ses récentes éditions, un gros dossier au “vrai train de vie du pouvoir”. Sans complaisance, Antoine Dreyfus, Nathalie Gillot et Candice Nédelec montrent combien ceux qui, sans pour autant exercer dans “la pauvreté”, en ne donnant pas et en ne montrant pas l’exemple de la rigueur dans tout ce qui les concerne directement, font glisser l’image de notre République vers une dérive qui la fait ressembler à ce que le pays a pu être du temps de la Monarchie.
L’épisode de l’appartement ministériel de 600 mètres carrés et à 14.000 euros de loyer mensuel n’est que la partie révélée d’un iceberg bien profond et aux basques duquel nombreux sont ceux et celles qui n’hésitent pas à s’accrocher.

Comment ne pas être gêné (au point de se demander si cela est vrai) devant l’anecdote que rapporte “Le Canard enchaîné” et qui concerne Madame Chirac qui, en escale à Tokyo en Juillet 2003, "aurait exigé que le Falcon 900 du président soit dérouté pour venir la chercher, alors qu’elle avait un billet sur Air Calédonie International"... Ainsi, cette dame, dont l’image est davantage liée aux pièces jaunes collectées sur les places publiques pour venir en aide aux enfants déshérités, succomberait aux facilités auxquelles les grands du pouvoir ont un accès... facile !
Comment ne pas être gêné, non pas par les 6.594 euros bruts qui constituent le salaire mensuel du Président de La République (salaire qui n’a rien d’extraordinaire au vu de la charge de travail et des responsabilités qui lui incombent), mais qu’il faille, selon l’enquête de “V.S.D.”, "près de 1.000 personnes pour faire tourner l’Elysée" ?...

Pourtant, il y a des exemples qui montrent que l’on peut être ministre et tenir à ne pas profiter des privilèges que l’on peut s’octroyer, au vu et au su de la République.
Roselyne Bachelot a été ministre, députée à l’Assemblée Nationale et actuellement élue à Strasbourg. Elle est gaulliste et sans doute U.M.P.. On dit d’elle qu’elle est même proche de Jacques Chirac. Deux ou trois réflexions qu’elle a livrées à “V.S.D.”.
"Contrairement à d’autres femmes ministres, je me suis toujours refusée à porter les robes de soirées prêtées par les couturiers. Je préfère mettre une de mes vieilles robes."
"J’estime que les ministres sont bien payés. Suffisamment en tout cas pour ne pas être obligatoirement logés et nourris aux frais de l’État. Pour des raisons d’éthique, je me faisais facturer mes consommations personnelles de nourriture et de boisson."
"Les anciens ministres ne restent pas au chômage. Il ne faut tout de même pas nous faire passer pour des SDF. Il faut arrêter de verser aux ministres qui ne le sont plus leur salaire pendant six mois..."

Le mot de la fin (de la faim ?!) à Jean Glavany, ancien ministre socialiste à qui il est demandé s’il faut accroître les règles de contrôle :
"Tout dépend de l’éthique de chacun. Il y aura toujours des hommes politiques, de droite comme de gauche, qui auront un rapport malsain au pouvoir. Aucune règle ne permettra de contrôler cela. Les électeurs doivent apprendre à faire la différence et à distinguer les bons citoyens des mauvais."

Il serait temps, plus que temps, en effet...

R. Lauret


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