Avec Huguette, dans les hauts de l’Ouest

30 mai 2007

Un jour, c’était il y a très longtemps, des hommes découvrirent qu’ils avaient beau être pauvres : il y avait de bien plus pauvres qu’eux. Ils s’en étonnèrent, n’en crurent pas leurs yeux et s’en retournèrent à leurs occupations de pauvres.

Du temps, beaucoup de temps, passa. Jusqu’à ce que, un jour, c’était il y a très longtemps, ce furent leurs cerveaux et leurs cœurs qui virent. Et ils comprirent que les misères des autres, encore plus grandes que la leur, devaient être bien plus dures à vivre qu’ils ne pouvaient l’imaginer.

Tout naturellement, ils partagèrent alors un peu du peu qu’ils avaient jusqu’à ce que, quelque temps après, ils virent et comprirent que, pendant qu’ils répartissaient la misère entre les pauvres, certains ne se privaient de rien. Ils virent qu’à côté des pauvres, il y a des riches. C’était déjà, c’était encore, il y a très longtemps...

Et les yeux du monde des pauvres se sont ouverts. Il fallut pour cela que les cœurs s’ouvrent aussi... les coeurs et les intelligences... les cœurs, les intelligences et aussi la force du verbe crié pour que tremblent, puis cèdent un peu et puis un peu plus les nantis. Des hommes moururent pour cela, et même sur une croix, afin que l’on commence à comprendre ce qui, beaucoup plus tard, donnera ses fondements à la Déclaration Universelle des Droits de ces Hommes qui, y rappelle-t-on, naissent libres et égaux.

Je pensais dimanche au long cheminement qui a mené nos sociétés à prendre conscience que, tout le temps qu’il y aura des pauvres, des opprimés ou des laissés pour compte, il faut des hommes et des femmes qui appellent à la révolte pour plus de liberté, d’égalité, de fraternité et pour défendre ces valeurs qui fixent nos consciences depuis le fronton de nos Mairies et de l’Assemblée Nationale d’où elles interpellent le monde.

Huguette m’avait convié à ses deux meetings du Guillaume et de Trois Bassins. J’avais choisi d’axer mon propos sur notamment la problématique du développement de ces Hauts auxquels je suis attaché. J’insistais sur un projet de Loi qu’elle pourrait demain porter, avec d’autres députés, pour l’optimisation retrouvée du poids du F.R.D.E. (Fonds Régional pour le Développement Economique). Une récente initiative parlementaire - c’était il y a trois ans - a vidé ces crédits de l’efficacité qu’ils avaient démontrée vis-à-vis notamment des petites communes et de leurs projets à caractère économique quand ils étaient globalement gérés par le Conseil Régional.

Dimanche, notre députée de la deuxième circonscription plaidait avec conviction pour que la justice sociale ne soit rien d’autre qu’une légitime exigence sur notre terre de France, un droit naturel, un droit opposable comme on dit. Elle mit toute sa foi et toute son intelligence pour dire que, face à la tentation de nos gouvernants de pactiser avec les puissances de l’argent, la vigilance, mais aussi de la conviction dans le combat s’imposent quand on veut être l’élu(e) fidèle aux espoirs et aux espérances des plus démunis. Je ne doutais pas, en l’écoutant, qu’elle saura encore et qu’elle saura toujours le faire. Quels que soient ceux qui gouvernent.

Le Guillaume et les Trois Bassins : ce furent deux meetings forts, qui requinquent les militants, convainquent les indécis et, je le suppose, inquiètent ceux pour qui, faire de la politique, c’est en premier lieu viser une bien dérisoire promotion.

On le sentait, on le voyait à l’attention que ceux qui écoutaient lui prêtaient : le courant passe.

Raymond Lauret


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