Avec le Préfet qui, partant du point A, ne passe pas par B pour rejoindre C...

30 novembre 2004

(Page 2)

Je le dis aujourd’hui encore : il n’est pas dans ma nature de me réjouir des malheurs des autres. Et je voudrais souhaiter à Monsieur Lazarus de réussir dans ce qu’il a déclaré avoir entrepris pour se racheter vis-à-vis de ces clients (qui ne sont plus ses clients) à qui il avait assuré que leurs billets totalement payés leur serviraient pour prendre le vol d’Air Bourbon de vendredi dernier et qui, depuis, attendent et n’entendent que ses propos rassurants. Oui, je voudrais bien le souhaiter...
L’ennui, c’est que Monsieur Lazarus s’est grillé avec le représentant de l’État qui, partant de sa légèreté dans une situation qui exigeait de chacun un minimum de sérénité, ne l’a même pas convié à la rencontre de travail qui s’est tenue à la préfecture de Saint-Denis ce samedi 27 novembre.
Et le P.-D.G. d’Air Bourbon de dire, sans rire, que s’il y avait été invité, il aurait sorti sa solution. Franchement, je ne vois pas Monsieur Dominique Vian (qui, lorsqu’il est au point A ne passe pas par B pour rejoindre C) se laisser attendrir par ce type de propos.
Il est bien profitable que Monsieur Lazarus n’ait pas eu à faire sa proposition, alors que Corsair, Air Austral et Air France s’étaient déjà mises au boulot pour régler à frais moindres, mais avec des risques certains pour les nerfs de leurs employés, un problème dont elles ne sont pas du tout responsables.
Et puis j’ai aimé cette annonce : "il nous reste 90.000 euros que nous pourrions mettre dans l’affrètement d’un avion que nous avons trouvé"... Dixit Lazarus.
Il y a là au moins deux aveux.
1°) Vous (les clients) êtes 1.200 ou 1.500. Vous nous avez acheté à quelque 700 (voire plus) euros un billet. Cela représente une somme globale d’environ 1.200.000 euros (voire bien plus). Cet argent ne nous appartient que lorsque vous aurez consommé totalement le service que vous avez acheté. C’est la loi de l’aéronautique. Eh ! bien, excusez-nous : il reste 90.000 euros !
Nous n’avons plus que 90.000 euros en caisse, sur 1.200.000 !

Étonnez-vous que cette annonce ait été accueillie par les huées des passagers qui finiront bien par scander : "Mais où ça la donc passé le l’argent !"
2°) Corsair, Air Austral et, à un moindre degré Air France, se préparent à régler, avec tout le sérieux qu’il convient dans une telle situation de crise grave, un problème délicat. On sait qu’on ne trouve pas un avion aussi facilement. Un avion, ce n’est pas un bus “Car jaune”. Et puis ça a un coût, un avion qu’on affrète !
Eh ! bien, Monsieur Lazarus, il avait, lui, la solution ! Pour mardi, s’il vous plaît ! Ces fainéants d’Air France, de Corsair et d’Air Austral n’en auraient un que pour jeudi ! Au fait, c’est quoi un mégalo ?
Faut-il insister pour dire encore ce qu’il faut penser de ce qui ressemble maintenant à un drame où le gag ne fait pas rire ?
Allez bonne chance tout de même, Monsieur Lazarus !
Et sachez utiliser l’inespéré soutien que vous venez de recevoir. C’est sûrement du consistant !...

Raymond Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus