Bien chère Marie-George...

2 avril 2007

C’était, rappelle-toi, en février de l’an 2000. Le mardi 8 février. Pour ta toute première fois, tu foulais le sol de notre île. Tu étais Ministre dans le gouvernement de Lionel Jospin... Ministre de la Jeunesse et des Sports. Tu nous avais fait l’amitié de venir inaugurer l’“Espace Françoise Mollard”, siège de l’OMS du Port.

L’Assemblée Nationale venait juste d’adopter le nouveau projet de Loi sur le sport. Pendant de longs mois, tu avais pris toutes dispositions pour que dans toute la France on discute à partir de « l’exposé des motifs » que tu avais soumis comme préalable. De toute la France sont remontés les avis et appréciations, les propositions aussi du monde sportif. Tu avais insisté et demandé, je te cite, « que l’aspiration grandissante des citoyennes et des citoyens à être écoutés et entendus, à participer aux prises de décisions qui les concernent, à intervenir dans la gestion de ces décisions soit enfin prise en considération ».

Rappelle toi : nous t’avions dit qu’en venant inaugurer cet “Espace”, tu te trouvais au cœur même d’une volonté farouchement exprimée de voir dans le Sport un des vecteurs phares de la responsabilité élevée au rang de démarche citoyenne. Nous te rappelions les propos de notre amie regrettée Françoise Mollard qui, se demandant « Comment faire en sorte que la politique sportive de la cité émane autant de citoyens sportifs que du délégué au Sport élu par ses concitoyens ? », répondait que c’est surtout « la recherche patiente, permanente, tenace voire opiniâtre de la pratique démocratique du sport conjuguée à une gestion démocratique de l’organisation sportive dans la cité » qui importe.

Je te voyais qui nous écoutais alors, attentive, sans doute soucieuse, te projetant dans l’avenir qui serait réservé à l’enthousiasme qui avait accompagné ta belle démarche législative.

Et puis, sans doute, comme nous, pensais-tu à l’historien Roger Martelli qui a compris qu’« on n’évite pas le frisson quand on quitte un état pour un autre » et qui donc nous invite, dans nos efforts de réforme, à choisir pour l’avenir un projet toujours différent dont, disait-il, « la manière d’être et l’organisation doivent être à l’image, non d’une société de transition, mais de la visée qui l’anime... »

A cette élection présidentielle du 22 avril, je le sais, tu es venue dire au peuple de France qu’il n’est jamais évident de « quitter un état pour un autre » et, pour que le frisson qui nous gagne alors ne soit pas, ne soit plus, celui de la paralysie et du conservatisme, il nous faut redécouvrir l’espoir et la confiance, en dehors de toute démagogie.

Ce soir, à notre meeting du Port, je guetterai dans tes yeux et dans ta voix la puissance de la visée qui t’anime dans ton combat pour de profondes et de vraies réformes. Je sais sincère et entière dans ton engagement.

Sans doute, comme beaucoup d’autres, je me retrouverai dans la flamme qui te guide et dans ta conviction que, si nous le voulons, demain peut être meilleur.

Raymond Lauret


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