Business, dit-on, is business

19 mai 2005

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Il est, je le crois, nécessaire de consacrer quelques mots à l’opération menée par M. Willy Caderby et qui vise à proposer au public réunionnais une somptueuse affiche avec notamment l’équipe professionnelle de football de l’Espanyol de Barcelone, début juin prochain.
Personne ne peut ni n’a le droit de s’opposer à de telles initiatives. Nous sommes ici, sous couvert de football, dans le sport-business. Il y a des amateurs pour ce genre de spectacles, comme il y en a eu et il y en aura toujours pour Johnny Halliday ou Charles Aznavour. Pourquoi, s’agissant du foot, le nier et s’en priver ?
M. Caderby est un homme d’affaires et sa vocation est de faire... des affaires. Il faut lui en donner acte. Dans ces milieux où règnent les lois de la jungle, il est de tradition de ne pas étaler ses réussites et de ne pas pleurer quand c’est le bide. Des fois on perd, des fois on gagne. C’est la vie. C’est leur vie...
On peut penser que M. Caderby, qui est également conseiller général, comptait bien sur la brochette de vedettes que Laurent Robert pouvait mobiliser sur le nom de son association humanitaire “les Marmailles”. Laurent Robert l’a déjà prouvé : il est sincère lorsqu’il plaide pour le geste humanitaire et personne ne doit mettre en doute la réalité et la profondeur de son engagement. Il a su y aller de sa poche, il n’y a pas si longtemps !
Seulement, voilà, les collectivités publiques en général et le Département en particulier, au-delà des réponses diplomatiques mais néanmoins définitivement négatives qui sont faites sous couvert de la réglementation, veulent faire comprendre aux uns et aux autres que l’organisation du spectacle à conséquence humanitaire doit rester dans des limites financières... et morales ! Sinon, nous sommes en plein business.
Lorsque Didier Drogba, grande et sympathique vedette s’il en est, dit à Laurent Robert qu’il se préparait à venir "passer quelques jours de vacances à La Réunion et y jouer deux matches", cela ne peut que faire sourire les administratifs du Conseil Général ainsi que nombres de ses élus.
Quand M. Caderby détaille les exigences financières des Espagnols, il est clair que nombreux sont ceux qui se disent qu’il faut que cette opération reste absolument entre les mains des privés. Si ces derniers s’en sortent, cela voudra dire qu’ils sont bons ; sinon, qu’ils s’appliquent les règles de circonstance, et qu’ils en appellent donc à leur fortune personnelle.
Il est significatif que la municipalité de Saint-Pierre, dans cette histoire, n’a pas oublié de préciser, si j’en crois le “Quotidien” d’hier, que la location du Stade Michel Volnay a un coût : 11.500 euros, ! Business, dit-on, is business... Et c’est tout ce qu’il y a de plus normal !

R. Lauret


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