C’est ce qui risque de se passer pour Cyrille Hamilcaro aussi car, à Saint-Louis, ces jours derniers, Dieu merci, il s’est passé quelque chose de remarquable…

17 mai 2010

Que Cyrille Hamilcaro, qui n’oublie pas qu’il est conseiller général sortant à Saint-Louis, s’inquiète d‘un scrutin qui renouvellera bientôt le siège qu’il occupe encore pour quelques mois et que, dés maintenant, on le voit, par la grâce bien sûr du plus grand des hasards, venir apporter son soutien à des employés communaux qu’il n’a fait qu’appeler la veille à faire grève, voilà qui ne devrait surprendre que ceux ou celles qui veulent bien s’en accommoder. Et j’ose le dire : sachant que pour certains politiciens tous les coups (tordus) sont permis, cela fait partie d’un certain folklore qu’ici et là nous ne sommes pas prêts de voir disparaître. Sauf que là, c’est gros doigt. Cela rappelle un peu l’irruption calculée, en septembre dernier, d’un certain Alain Bénard dans ce qu’il croyait être « sa Mairie de Saint-Paul » dés l’annonce de l’annulation du scrutin qu’il avait organisé quelques mois plus tôt. Ce jour là, l’ancien maire battu put être jugé par toute une population. Et il lui arriva ce que l’on a vu : une défaite écrasante quelques semaines plus tard. C’est ce qui risque de se passer pour Cyrille Hamilcaro aussi.
C’est ce qui risque d’arriver Cyrille Hamilcaro.
Je suis prêt à comprendre que, dans l’état où se trouve aujourd’hui notre société avec le niveau d’individualisme et le besoin orchestré de consommer qu’on nous donne en exemple à longueur de journées, tels et telles puissent s’émouvoir quand, comme à Saint-Louis, on annonce une réduction des salaires, même de 5%. Je suis bien évidemment prêt à comprendre également que, Cyrille Hamilcaro tirant les ficelles, certains ne veulent pas entendre qu’il y a une explication à cela, l’occasion étant « à saisir » pour lancer une campagne électorale qui pourrait ne pas être gagnée. Je suis prêt à comprendre cela. Mais, Dieu merci, il ne s’est pas passé que cela à Saint-Louis ces jours derniers.
À Saint-Louis ces jours derniers, il s’est aussi passé quelque chose d’autre, quelque chose de remarquable parce que l’on avait commencé à ne plus espérer un jour entendre de telles paroles de fraternité et de solidarité tenues par en assemblée puis reprises individuellement. Ces jours derniers, à Saint-Louis, nous avons vu, nous avons entendu des hommes et des femmes employés municipaux dire que, eux et elles acceptaient de se priver de 5% de leurs salaires puisque cette mesure proposée par celui qui a en charge l’administration de la cité pourrait permettre à leur Collectivité de ne pas avoir à supprimer aucun de tous les emplois qui avaient été créés à ce jour. Le droit à l’emploi tel que proclamé et adopté par une certaine déclaration universelle est aujourd’hui devenu une sorte de privilège puisque la législation du travail nous rappelle qu’il peut se concevoir en C ontrat à D urée D éterminée (c’est-à-dire « limitée » ). Dans un tel monde, que des travailleurs acceptent l’acte de solidarité est à noter. Peu m’importe que ce soit un homme politique qui leur en ait fait la proposition. Ce qui compte, c’est qu’il y en a qui posent désormais à notre société entière la question des luttes à mener. Des luttes à mener, à condition et quand on a personnellement donné l’exemple. Ce qui pose bien évidemment la question du cumul des mandats qui permet à certains de tous nos élus d’accumuler le plus légalement du monde les indemnités sans que ce qui est alors perçu corresponde toujours à un véritable travail. Et que, dans le même temps, on assiste à cette lamentable discussion froidement argumentée entre ministres de la République dont certains accepteraient qu’on baisse un peu leurs rémunérations et ceux pour qui il ne saurait en être question , voilà qui doit montrer à nos compatriotes saint-louisiens que, finalement et sans qu’ils y aient peut-être pensé eux-mêmes, la portée de leur geste de solidarité non seulement les honore mais pourrait bouleverser la donne bien au-delà de leur seule commune. Car, dernier exemple en date, si nous avons lu et entendu que le divorce des époux Berlusconni allait pouvoir se régler moyennant la modique pension de 300.000 euros par mois, force est de noter que cette énormité est déjà passée au registre des petits caprices qui épicent l’existence de certains.
Dans leur majorité, des employés communaux de Saint-Louis nous ont donc rappelé, n’en déplaise à certains, qu’un maire — Claude Hoarau ou tout autre maire de toute autre ville et de toute autre étiquette politique — n’est pas un patron au sens où on l’entend dans le monde du travail. Un maire est un responsable élu par toute une population pour réussir un programme d’aménagement qui passe par la cohésion sociale la plus large. Dans les quartiers de la ville, ce maire sait qu’il y a des êtres humains qui aspirent eux aussi à un emploi que le monde économique ne réussit plus à leur fournir. Il n’a pas le droit de suivre toute tutelle qui lui commanderait, selon la formule consacrée, « de réduire la masse salariale pour résorber le déficit structurel ». Et qui choisirait-il de licencier, sachant qu’il assiste à des transferts de responsabilités sans que les moyens financiers suivent ?
Comme me l’a dit vendredi une mère de famille de Saint-Louis, accepter de donner 5% de son salaire pour permettre à un autre de garder son emploi, c’est finalement adhérer à celui qui, levant les yeux et ouvrant son cœur, demande à la conscience qui l’anime de lui donner de voir les choses à faire sans oublier les personnes à aimer et de voir les personnes à aimer sans oublier les choses à faire », puisque le cœur des hommes est « fait pour danser sur des manèges de colombes et sur des collines d’oliviers, qu’il est plein de danger et s’offre au jour pour qu’y pousse toute fleur que l’on a semée ».

Raymond Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • c’est certainement pas avec joie que le Maire de St Louis à pris cette mesure d’autant plus que dans l’europe des pays comme la gréce, le portugal, l’espagne l’ont déja appliqué ! si la nouvelle municipalité ce trouve dans un état lamentable c’est bien la faute de l’ancienne majorité, c’est-à dire d’Hamilcaro alors avant de déclancher un mouvement de gréve qui n’a été suivi que par quelques de ses partisans il ferais mieux de rester plus modeste dans ses propos scandaleux sur la nouvelle majorité de St Louis ! un proverbe dit "qui ce sent morveux ce mouche".


Témoignages - 80e année


+ Lus