C’est quoi, « macho » au féminin ?

18 septembre 2007

Je n’allais pas la garder pour moi seul, celle-là !
Dans un couloir d’une collectivité que je fréquente quasi quotidiennement, je tombe ce lundi sur deux jeunes dames que j’apprécie beaucoup et qui sont en grande conversation, moult gestes de la main et éclats des regards en prime évidemment. Il m’est très agréable de les saluer en leur faisant la bise.

J’embrasse donc la première. Les sourires que nous nous échangeons témoignent que nous n’éprouvons pas la moindre petite once de déplaisir à nous dire bonjour. Sauf que...
Sauf que, me bloquant dans la deuxième phase de ma courtoise démarche, dans la minuscule fraction de seconde qui suit, elle reprend sa conversation avec sa copine qui est aussi une camarade et collègue, me laissant soudainement à penser qu’elle a pu se dire qu’avec cette manie de nos « bonjour-piouk-piouk », elle vient de perdre un temps précieux qu’elle n’a pu consacrer à sa discussion.

Évidemment et éminemment - puisqu’en tout Réunionnais sommeille, prêt à se manifester, un incorrigible susceptible - je me lance dans un rappel à de saines règles de toute bonne camaraderie. Ce faisant, je ne peux m’empêcher de faire noter à mes collègues (toutes deux féminines, pas féministes à ma connaissance), que la revendication de parité devrait inciter nos sœurs de combat à ne pas négliger la réciprocité s’agissant de... leurs relations avec leurs frères de lutte.

Vous croyez qu’elles ont compris ? Au vu de leurs exclamations disons... outragées quand je leur ai dit qu’il ne faudrait pas qu’elles tombent dans le travers de certaine célèbre “bonne femme” qui, arrivée au pouvoir, a fait regretter à ses collaborateurs et collaboratrices le temps où le patron était un “bon’zhomme”, j’ai tout lieu d’en douter.

Un peu plus tard, avec mon camarade Lemagnen, nous nous rappelions ce qu’un des petits poissons d’à côté disait, il y a quelques jours, à son compagnon de bocal : « La galanterie, c’est la courtoisie des machos ». Et nous nous sommes interrogés...

Vivement qu’il lui soit répondu, à notre poisson, qu’il n’est pas interdit de chercher un mot qui donne son féminin à celui de « macho ». Ça urge vu que la parité, aujourd’hui encore trop souvent seulement mesure compensatoire, finira bien un jour par être un signe d’intelligence...

Raymond Lauret


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