Ça à l’air d’avancer...

31 juillet 2006

Comme si de rien n’était, le quatrième étage de la pyramide inversée du Moufia accueillait simultanément vendredi dernier entre 9 et 11 heures deux délégations étrangères. La première, de Madagascar, avec à sa tête le Député Jeannot Ranaivoson, était venue se renseigner sur le système du notariat français au moment où la Grande Ile entame ce qu’on peut appeler une mutation dans l’approche des règles de la propriété foncière. L’enjeu peut se résumer en quelques mots. C’est Jeannot Ranaivoson qui s’y emploie : "Tout Malgache installé dans un village se croit, dans la logique de sa bonne foi, propriétaire du terrain et des droits qui en découlent. Or, tout ce qui n’est pas borné et titré appartient à l’État".
La seconde délégation, chinoise de la province de Fujian, à une heure d’avion dans le Sud de Shanghaï, juste en face de Taïwan, était conduite par le Préfet honoraire de la région et actuellement Président de l’équivalent de notre C.C.I. Elle avait été invitée par la S.C.O.P.A.R. (Société Coopérative des Pêcheurs Artisans Réunionnais) dans le but de consolider un partenariat qui a commencé avec la commande aux chantiers navals de Fuzhou de six bateaux de pêche. Ce partenariat a tout naturellement besoin de se consolider par des accords sur la maintenance et la formation de mécaniciens réunionnais. D’où cette visite de courtoisie.
Parce que c’est la Chine et parce qu’il s’agissait de la pêche, il m’est revenu de recevoir, au nom du Président de la Région, cette deuxième délégation, Wilfrid Bertile accueillant, deux salles plus loin, nos amis de Madagascar.
Nous avons besoin de connaître davantage la Chine pour mieux apprécier sa progression fulgurante sur la scène de l’industrie mondiale. Je ne l’ignore pas.
S’agissant, par exemple, de la construction navale, il faut savoir que si, dans les années 1960, le Japon en était l’incontesté leader mondial, position qu’il partagera à la fin du siècle dernier avec la Corée du Sud, actuellement sur “les 50 millions de tonnes” de capacité annuellement fabriquées dans le monde, 17 à 18 millions proviennent de la Corée, 12 millions du Japon et 8 millions de Chine. Le reste, environ 20%, va “au reste du monde”.
Pour cette année 2006, la Chine a déjà dépassé le Japon et devrait, dès 2015, être le premier fabriquant mondial de bateaux de toutes qualifications, hormis la construction militaire et la croisière.
Il faut encore savoir que les chantiers de Fuzhou - la capitale de la province de Fujian - comptent comme clients la plupart des grandes puissances maritimes du monde et qu’ils travaillent en joint-venture avec leurs homologues de Norvège. Une référence !
J’écoutais vendredi M. Chen Mingyi, Xie Zuomin et Huang Wending parler du potentiel de leur province dans les domaines du tourisme, de l’aquaculture, du textile, de la pétrochimie, de leur Université spécialisée dans le maritime également. Je les écoutais et je ne pouvais m’empêcher de penser que toutes ces perspectives de coopération qui s’ouvrent à notre île sont aujourd’hui à envisager et à planifier parce que, il y a six ans à peine, avec David Zhao et Xu Genbao, nous avons causé football et que, très vite, notre île est apparue comme pouvant aider la Chine dans la formation de ces jeunes joueurs. C’est devenu une réalité à Chongming, avec Claude Lowitz et Alain Lan Yeung. Football - construction navale : il a fallu s’y mettre avec de la patience, de l’audace, de la prudence. Et ça a l’air d’avancer...

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus