Ce lundi, autour d’un café et d’un croissant...

18 décembre 2006

J’étais ce jeudi dans l’autre bout de l’île, là où le bon dieu a voulu que tout portois se sente bien quand il s’y rend. J’avais promis à mon vieux pote Goulam - Gangate, évidemment ! - que je viendrais sans trop tarder causer sur place de football - forcément ! - avec tous ceux qui, là-bas, misent sur cette discipline comme moyen de promotion globale pour nos jeunes et notre île.

J’avais donc quitté vers 9h25 la Mairie du Port après avoir présidé une Commission d’Appel d’Offres. Le temps de vérifier que nous sommes déjà au « stade d’alerte orange foncé » dans ce qu’il faut désormais nommer « le coma circulatoire » avec « les étranglements » coronaires de La Saline - la Souris Chaude - Saint-Leu, puis de la sortie Sud de Saint-Pierre, le temps de constater l’état d’avancement du chantier de la Route des Tamarins bien visible sur la mi-pente parallèle au littoral, le temps de se dire que vivement les ordres de service soient donnés aux entreprises retenues pour « la déviation de Grand Bois » de commencer les travaux, et me voilà arrivé, plus de deux heures et demie après, « juste avant l’église, en face du C.C.A.S. ... » comme me l’avait dit Goulam. Demain, quand la Route des Tamarins et « la déviation » seront achevées, Saint-Joseph ne sera plus loin du Port. Pour l’heure, quelle expédition mes amis ! Je n’ai jamais fait autant de surplace et écouté autant la radio de ma vie !

Je passe sur tout ce que nous avons pu échanger, à la table d’“Irène”, la fort sympathique restauratrice de la place... Je passe sur l’intérêt qu’un proviseur de lycée et son adjointe peuvent montrer pour le football élevé au rang de discipline d’éveil et de propulsion de l’individu vers la vie ainsi que sur l’invitation faite alors à chacun d’oser et de savoir entreprendre... Je passe encore sur l’arrivée d’Herland, un vieux camarade du parti qui ne pouvait pas faire autrement que me rappeler nos batailles d’il y a 25 ans et m’inviter au rassemblement amical qu’il organise le 29 décembre prochain autour d’un « cochon grillé »...

De cette journée, de ce moment d’un repas presque frugal arrosé d’eau du robinet et complété par une part de gâteau patate et deux boules de frais sorbet, je veux surtout retenir le regard profond d’Hosman Goulam, sa réflexion de garçon nourri de la passion pour le travail bien fait que son père a su lui communiquer. Ce jeune doctorant d’Histoire a choisi de vivre pour le foot et sans doute du foot, d’un “foot” qui révèle aux jeunes leurs potentiels enfouis et qui les pousse au dépassement.

De cet instant, je veux aussi retenir la grandeur d’âme de Serge Ulentin, prêt désormais pour une aventure d’importance loin de ses terres, sur les pas de Claude Lowitz, du côté de Shanghaï, là-bas où le football chinois souhaite s’organiser et cherche les références qui pourraient l’aider à échapper aux pièges des mercenaires de tous bords qui hantent le milieu.

Ce lundi, Serge, Hosman et moi-même, en compagnie de Goulam, nous nous revoyons, quelque part à Saint-Denis. Nous partagerons, devant un café et un croissant, nos rêves et nos utopies. Notre vision révolutionnaire d’un monde sage, si vous préférez... Avec comme dénominateur commun, le foot...

Raymond Lauret


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