Ce n’est pas moi qui vous le dis

11 mai 2005

(page 2)

“Témoignages” m’a, en quelque sorte, fait l’honneur de la “une” de son édition d’hier. J’avais en effet rejoint devant les grilles de RFO, la petite poignée des militants du collectif pour le “non” au référendum parce que, moi aussi, je trouve que le service public fait la part trop belle à une fraction de la France dans une situation où les sondages s’entêtent pourtant à considérer que perdant et vainqueur se talonneront au soir du 29 mai.
C’est une manie chez moi : je n’aime pas les grandes foules ; je préfère me manifester quand ceux qui protestent sont seuls. Les grandes et belles causes ne sont-elles pas celles qui au départ ont donné l’impression d’être isolées ? Ignorerait-on que l’appel du 18 juin a été lancé par un général inconnu, que cet appel a été entendu par une grosse poignée de jeunes patriotes et que les foules n’ont suivi que bien plus tard, au fur et à mesure que la logique et l’image de la victoire se profilaient ?...
Que les choses soient claires. Je respecte le partisan du “oui”, celui qui accepte, lui aussi, l’idée que ceux qui se méfient de ce projet de Constitution ont peut-être des raisons valables et légitimes de le dire.
C’est pourquoi je pense qu’il faut privilégier l’information, toute l’information.
Tenez, je vous en donne deux. C’est le magazine “Marianne” du 7 au 13 mai qui les rapporte.
Il y a à Dôle (la ville de Dominique Voynet) une succursale de l’entreprise Amphenol. Des ouvriers de cette succursale, menacés de licenciement, se sont vus proposer des reclassements. Devinez où ? En Chine ou au Mexique !... Salaire ? 2 euros de l’heure ! Commentaire de l’hebdomadaire parisien : "A ce rythme, il n’y aura même plus besoin d’une loi pour rétablir l’esclavage." Je le crois moi aussi.
Autre info rapportée par “Marianne”. C’est le commissaire européen à la Justice, l’italien Franco Frattini, qui déclare : "Si la France, pays fondateur, vote “non”, cela démontrera qu’il y a un déficit de légitimité populaire en Europe. Il faudra alors engager le débat bien plus largement, notamment avec les Parlements nationaux.”
Votons donc “non” pour que s’engage enfin et alors le débat. Ce n’est pas moi qui vous le dis.

R. Lauret


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