Ce que je sais par contre...

30 juin 2006

Je ne suis pas allé aux Açores pour vivre en territoire portugais l’atmosphère qui prévaut le soir d’un “Portugal-Pays-Bas” et d’un “Espagne-France” en pleine communion du “Mundial”. Encore que, en joignant la curiosité à l’utile, on enrichit sérieusement sa perception des sensibilités humaines. J’en ai donc beaucoup appris sur les concitoyens de M. José Manuel Barroso, l’actuel Président portugais de la Commission européenne...
Mais à Horta, capitale de l’île de Faïal de l’archipel des Açores, il était surtout question du Livre Vert actuellement en préparation sur la “Politique Maritime de l’Europe”, avec l’implication des “Régions Ultra Périphériques” dans cette réflexion et les orientations qui en découleraient.
De cette conférence à laquelle le Président du gouvernement autonome des Açores, M. Carlos César, a donné une dimension internationale en y invitant aussi des spécialistes non-européens des problèmes de la mer, j’en tire au moins trois leçons.
La première tient dans ce qu’ont dit, en ouverture des interventions, M. Barroso et M. Joseph Borg, le Commissaire maltais européen à la pêche. Tous les deux sont allés bien au-delà de la seule fonction “pêche” des océans. Toutes les problématiques que la mer pose à la terre ont été passées en revue : les questions de pollution des océans, d’actes de piraterie et de pillage qui sont bien inquiétants, de recherche des potentialités dont on est sûr aujourd’hui qu’elles sont et méconnues et mal connues ; les questions également liées aux conséquences déjà sensibles et mesurées du réchauffement de la planète qui changeront totalement le visage du globe dans le siècle à venir, pour nos économies touristiques et l’aménagement des territoires : tout cela a été martelé, avec calme mais insistance, par les deux hauts responsables européens.
La seconde leçon que le néophyte que je suis ne pouvait pas ne pas relever, c’est que l’Océan Indien et notre île à l’ultra périphérie de l’Europe sont pleinement associés à cette réflexion. Je veux dire que le travail entrepris par tous ceux que La Réunion a pu compter comme députés au Parlement européen a été d’une excellente pédagogie. J’ignore, bien entendu, ce que Margie Sudre ou Jean-Claude Fruteau ont pour leur part apporté ici. Sans doute n’ont-ils pas à rougir de leurs contributions. Ce que je sais par contre, c’est que Paul Vergès est reconnu par tous comme ayant su ouvrir la voie et montrer à l’eurocentrisme naturel des gens du vieux continent que le monde est appelé à devenir un grand village et que nos petits cailloux dispersés en Océans Indien et Atlantique, à plusieurs centaines de kilomètres de leurs métropoles institutionnelles, peuvent être les frontières actives et élargies d’une Europe qui aura demain à affronter les problèmes d’une mondialisation que dominent déjà les grandes puissances.
Enfin, troisième et dernière leçon, il nous reste encore du chemin à faire avant que les scientifiques de l’Europe ou du Canada, par exemple, nous intègrent dans leur tableau de marche. En félicitant, mardi en fin de matinée et au nom de mes collègues des DOM, ceux-là pour la qualité de leurs exposés, je ne pouvais ne pas leur rappeler que l’Europe, c’est aussi la Caraïbe et La Réunion avec, pour ce qui nous concerne, un environnement où toutes les misères du monde s’y sont donné rendez-vous.
Il m’a semblé - laissez-moi à mes naïvetés - que les applaudissements que j’ai alors entendus ne relevaient pas que du rituel des politesses de la diplomatie.

R. Lauret


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