Ce que, mine de rien, a dit Jacques Loupy

8 février 2006

Cédric Boulland, dans le “Quotidien” d’hier, partage l’avis de tous ceux pour qui "la réunion des acteurs économiques (tenue lundi à la Région) a débouché sur un constat sans appel : le chikungunya touche l’ensemble des entreprises et se révèle même catastrophique pour certains secteurs comme le tourisme". Ce qu’il écrit rejoint les propos que Estéfani rapportait dans le même temps dans “Témoignages” et selon lesquels "la crise n’a pas atteint son apogée et va durer très longtemps" et que "les erreurs et expériences doivent nous être bénéfiques, La Réunion (devant) tirer des leçons de cette catastrophe sanitaire (ainsi que) de cette crise économique, pour elle et les pays voisins avec qui nous vivons en interdépendance". Dans le “JIR”, Florent Corée rapporte des propos de Jean-Raymond Mondon pour qui "dans le contexte actuel, nous devons sortir des schémas classiques et faire preuve d’imagination".

Il faut, je le crois, se “féliciter” de l’unanimité qui prévaut aujourd’hui dans toutes les couches de notre société pour dire que l’urgence est d’éradiquer un fléau dont nous n’avons pas fini d’appréhender la profondeur et l’étendue des dégâts qu’il est entrain de causer.

Lundi, en écoutant les uns et les autres s’exprimer après que l’eussent fait Paul Vergès, Éric Magamootoo, Jocelyne Lauret, Giraud Payet et Roland Cataye, les plus optimistes d’entre nous ne pouvaient pas ne pas ressentir que nous devons nous préparer à une remise en cause de beaucoup de nos orientations budgétaires et que des priorités que nous n’avions pas prévues, vont devoir être prises en compte.

Ainsi, nos établissements bancaires devront-ils répondre aux demandes qui ne vont pas manquer d’affluer pour des aménagements des remboursements de prêts réalisés pour des investissements à caractère économique et même strictement privés et domestiques. Ainsi, allons-nous connaître des vagues de chômage technique. C’est inéluctable. L’État va lui aussi devoir examiner les demandes d’allègements pour dettes sociales et fiscales. Cela aussi relèvera de l’obligation d’intérêt public. Ainsi encore, les compagnies de navigation aérienne vont-elles connaître elles aussi des vides alors que depuis plusieurs années elles ont vécu le surbooking et y ont adapté leur politique tarifaire. Poser la question, on s’en doute, c’est y répondre...

J’avoue avoir pensé, lundi après-midi, quand j’entendais s’exprimer les uns et les autres, que les Jeux intervilles, la Coupe d’Afrique et les recrutements auxquels se livrent nos clubs de “footeballe” relèvent d’une certaine indécence, tout autant que la tournée de la Star Académy en avril et la réunion du Comité international des Jeux des îles de l’océan Indien fin février...

Et puis je me suis ressaisi, la sinistrose pouvant ne pas être le remède le mieux indiqué contre la psychose ambiante. N’empêche : il conviendra, quand nous croirons et verrons que tout est enfin redevenu normal, que notre presse mette en avant l’intervention non remarquée mais ô combien remarquable du président local du syndicat national des agences de voyages, Jacques Loupy, lequel lundi après-midi dans l’hémicycle Pierre Lagourgue au Conseil régional, nous invitait tous, autant que nous soyons, à cesser "de jeter nos saletés sur la voie publique".

Car, mine de rien, c’est de ce petit geste d’incivilité que nous sommes nombreux à être coutumiers qu’est né le problème sous lequel nous plions l’échine aujourd’hui. L’échine dorsale et l’échine économique, cela va de soi...

 R. Lauret 


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