’Ce qui est grand inspire le doute...’

10 septembre 2005

C’était en septembre 1997. Il y a 8 ans donc. Une mère qui vient de mourir. Toute une famille recueillie. Les images de ses derniers instants qui viennent rappeler bien des choses à ceux qui restent. J’avais laissé sur une feuille de papier quelques mots.

Le texte transformé a été copié dans le presse-papier : il ne vous reste plus qu’à le coller (Ctrl-V) dans SPIP. Bonne chance !

Ce dimanche 7 septembre dans la petite église de la Rivière des Galets où ma famille s’était jointe à la population du village pour l’office religieux dominical, je regardais ma sœur cadette, solidement debout dans sa foi de chrétienne, lire un commentaire d’un texte de Saint-Marc.
L’image de ma mère, à qui son époux, ses sœurs, ses enfants et petits-enfants ont offert pour ses ultimes instants un accompagnement spirituel d’une belle intensité, m’est revenue alors.
Je crois qu’elle a aimé ces dialogues que nous avons les uns et les autres noués avec elle quand, les yeux fermés et les membres sans vie déjà, elle nous tendait les frémissements de ses lèvres, comme pour nous inviter à lui dire combien nous étions rassurés, nous qui resterons encore quelque temps ici-bas, sur l’accueil qui allait être le sien, là-bas, de l’autre côté de la montagne et des nuages.
Je crois qu’elle a aimé que nos larmes soient couvertes par les chants qu’elle avait chantés dans sa chorale de l’église Saint-Yves ou bien dans ses moments de recueillement.
Je crois qu’elle a aimé que la foule qui l’avait accompagnée jusqu’au cimetière paysager du Port ait pu entendre et murmurer elle aussi ces mêmes chansons, tellement tournées vers l’autre vie, celle qui commence et ne se termine plus.
Je crois, finalement, qu’elle a aimé que nous soyons heureux, par-delà ses souffrances qui se sont terminées, qu’elle puisse enfin rencontrer la vie dont elle a rêvé durant toute sa vie.
Pour moi, qui suis encore incapable d’imaginer l’existence du Maître de la belle architecture qui rythme l’univers et donne un sens au parcours des humains qui le peuplent, pour moi, le mystère de la vie qui va rencontrer la mort et qui nous laisse tant d’espérance d’immortalité est plus grand que jamais. Et tout ce qui est grand inspire le doute, c’est-à-dire le respect dans l’humilité.


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