’Cela va fort bien avec M. Lachaud...’

5 août 2005

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Michel Séraphine, 2ème adjoint, et moi-même, nous avions été conviés hier jeudi à participer aux côtés du Maire du Port, à une séance de travail classée “hard” avec M. Franck-Ollivier Lachaud, Secrétaire Général de la Préfecture et en charge de l’arrondissement administratif auquel notre cité maritime est rattachée.
”Hard”, dans le bon sens du terme, la séance de travail devait l’être. Elle le fut, comme il se doit. Et elle m’a semblé, en bien des points, suffisamment exemplaire pour que j’en fasse le thème de mon propos, tout à fait libre, de ce jour.
Prévue pour 9 heures au troisième étage de la mairie, elle commença à 9 heures 05. Un café noir et bien fort et quelques croissants ayant été prévus, les 9 participants succombèrent en effet à l’invitation, le temps que se crée une ambiance d’intelligente complicité et de se rappeler rapidement un ou deux bons souvenirs.
9 heures 05, et c’était parti, sans round d’observation...
Les dossiers vont défiler au quart de tour, sans de ces temps que l’on dit morts. Ils vont défiler, denses, maîtrisés, exposés de manière claire et pragmatique, adoptant parfois le scénario de la rencontre de ping-pong où la balle passe d’un camp à l’autre, sans détour, renvoyée avec la finesse d’un revers de raquette qui ne réfléchit pas cinquante secondes parce que l’objectif final reste que la partie soit réussie.
ZAC du centre ville, avec ses bidonvilles, ses populations ressortissants français de l’océan Indien, la course contre la montre jamais gagnée... Centre ville encore avec ses équipements publics pour l’harmonie desquels la participation du secteur privé devrait être de mise... Le littoral Nord, prometteur mais à l’équilibre menacé par une houle dont nous avons tous pensé à ne pas dire qu’elle pourrait demain connaître aussi les effets du changement déjà perceptible du climat.
Franck Ollivier Lachaud connaît ses dossiers du Port. Presqu’autant que les chefs de service de la ville qui, pour leur part, jouent groupés autour de leur Maire et de leur Directeur général des services. Les échanges sont directs, sans concession, “hard” comme cela avait été prévu, constructifs.
Ainsi en est-il du dossier de la S.R.P.P. où, pour le Secrétaire Général, les préoccupations du C.A. de cette dernière ne répondent pas forcément à toute logique d’aménagement. Ainsi en sera-t-il, deux dossiers plus tard, avec la question de la pollution du puits EDF, où le représentant de l’État peut constater, il le dira lui-même, qu’il a bien "noté que le maire du Port sait défendre les intérêts de sa ville" et où je lance, sans qu’elle ne soit reprise, l’idée qu’une société d’Économie mixte soit envisagée pour “porter” une déconcentration dans l’Est et dans le Sud de l’île des volumes de stockage du carburant. J’admire - mais je ne suis pas le seul - la parfaite connaissance que Christian Séraphine, l’ingénieur de la ville, affiche sur le dossier de l’eau portoise, avec cet “effet domino” qui risque de se produire si, aux cas de pollution, venait s’ajouter un appauvrissement des nappes amont avec à la raréfaction de leur approvisionnement à cause du basculement des eaux de l’Est vers le grand Ouest... Dans ce débat à haute valeur ajoutée, j’exprime le souci de savoir si ce phénomène de pollution ne serait pas général. Ce qui permet à M. Lachaud de jeter un froid préfectoral : deux cas de grosse pollution ont été tout récemment révélés et, sur les 74 puits en eau potable que compte notre île, seuls 20 disposent d’un périmètre de protection. Brrr !!!
Après un peu moins de trois heures d’échanges au cours desquels Alain Moreau, qui s’y était préparé, pourra “s’insurger” contre le fait que, s’agissant de la Darse de pêche en port Ouest, quelqu’un, dans un rapport, a subrepticement (traduction diplomatique de “sournoisement”) remplacé “prioritairement” par “provisoirement”, on peut, avec le sentiment d’avoir bien travaillé, ranger ses dossiers. Tout au moins ceux d’entre nous qui en étaient dotés.
J’ai apprécié le rythme soutenu et le sérieux de la réunion. Je le confie à mon Maire, lequel me glisse à l’oreille : "Cela va fort bien avec M. Lachaud... Même si la contribution de l’État s’arrache désormais avec difficulté, morosité générale oblige".
Sacré Jean-Yves, va : l’œil toujours bien ouvert malgré son sourire toujours désarmant !

R. Lauret


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