Ces défaites qui sont des victoires

29 août 2006

Tout était réuni la semaine dernière pour que les jeunes et valeureux footballeurs de la Jeanne d’Arc connaissent un passage à vide, ratent leur match et soient finalement battus par la Tamponnaise ce dimanche dernier.
Toute la semaine précédant la rencontre, la presse n’avait pas ménagé leur légendaire modestie. Les Portois avaient eu droit à des articles particulièrement élogieux. Les journalistes, dans leur rôle, les avaient couverts des compliments que “ressentent” tous les vrais connaisseurs. C’était beaucoup, c’était trop, avec, en point d’orgue, notamment, une interrogation très osée : "peuvent-ils être champions en 2006 ?"
Oui, c’était beaucoup, c’était trop.
Mettez-vous à la place de ces jeunes sur les épaules et dans la tête desquels tout à coup on vient faire peser l’idée que, ça y est, ils sont désormais dans la cour des grands, à deux doigts de détrôner les plus forts !
Tout était réuni pour qu’ils connaissent la chute depuis le nuage sur lequel on les avait poussés. Cela relève de l’analyse psychologique la plus élémentaire.
Pour en rajouter une couche, ne voilà-t-il pas qu’arrive le dossier Bradaïa, ce joueur de l’USS Tampon dont le staff administratif portois conteste la validité de la licence au moment du match aller.
Imaginez que l’instance d’appel à Paris dise le droit au sens strict du terme et voilà “la Jeanne” avec 3 points de plus ! Trois points de plus et... dans le carré des tout premiers. Vous pensez combien le Tampon voulait montrer, que si bévue il avait pu y avoir sur le “papier”, sur le terrain son rang n’était pas immérité !
La suite, vous le savez : après 55 minutes de jeu, à Lambrakis, l’USST menait 4 à 0. Match plié, enveloppé, peaufiné pour être expédié à une opinion publique qui s’était laissée piquer.
À quoi je veux en venir ? À la suite évidemment.
Terrassés, humiliés, ramenés les pieds sur terre, redevenus petits et donc soumis à la loi des plus costauds, nos jeunes Portois ont alors retrouvé leur chemin et se sont à nouveau souvenus qu’ils peuvent et qu’ils veulent prouver qu’ils sont encore à l’école de l’apprentissage. Que dans ce monde où il y a des grands, ils ont encore à se battre, mais avec leur fougue, leur innocence. C’est ça leur force !
Alors, ils ont voulu se prouver qu’ils en ont encore, qu’ils en auront toujours sous la semelle ! Ils se sont rués à l’abordage et, en moins de temps qu’il faut pour que les autres y comprennent quelque chose, ils leurs en ont planté un premier, puis un deuxième et encore un troisième buts. Et si la rencontre ne s’était pas alors arrêtée, qui sait s’ils n’en auraient pas envoyé un ou deux autres ballons dans les filets de Ledoyen auquel le Tampon doit l’hommage que l’on rend aux héros !
C’est cela qu’il faut retenir : cette capacité qu’ils ont à être bons quand on les croit finis !
Il y a quelques années, le Kop portois - le fameux Kop portois - avait trouvé les marques qui lui ont permis de devenir ce qu’il est. Au terme d’une grosse défaite en finale de coupe (4 à 0) contre la Saint-Lousienne, il avait su applaudir les vainqueurs et rendre hommage à ses joueurs, pourtant battus ce dimanche là ! C’était beau, très beau !
Il y a des défaites qui sont des victoires. Ce sont celles qu’on remporte sur soi.
Elles grandissent ceux qui savent réagir. C’est en ce sens que Thierry Zitte et Christian Gilbralta peuvent continuer à bosser sereinement : ils sont sur la bonne voie. Et qu’importe si, là-bas à Paris, le tribunal du Sport enlève ou pas trois points à l’USST. Ceci n’est pas leur problème....

Raymond Lauret


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