Ces messieurs étaient absents...

22 octobre 2004

"Un bébé panda vient de naître au zoo de Chapultepec près de Mexico. C’est le huitième panda mis au monde en captivité au Mexique où cinq seulement ont survécu...". La courte histoire que voici se poursuit encore pour durer en tout, un peu plus de quarante secondes.

Elle faisait hier l’objet d’un exercice proposé à douze conseillers régionaux. Il s’agissait, pour les participants à un séminaire sur l’art de prendre la parole en public, de mesurer la difficulté qu’il y a pour un intervenant de capter l’attention de ceux auxquels il s’adresse.

Le jeu est assez simple. Le premier intervenant raconte à un de ses pairs, hors de la présence des autres, l’histoire dont il est seul à avoir pris connaissance. Cet autre racontera à son tour à un troisième ce qu’il a retenu, le troisième restituant à un quatrième ce qui lui reste en mémoire.

Au douzième, le résultat est édifiant : la réalité a fondu comme neige au soleil. Il n’y a plus rien de ce qui s’est dit au départ, une dizaine de minutes seulement auparavant. Chacun est ainsi invité à prendre conscience que plus le discours est long, plus il s’étiole au fil des minutes et plus il tourne le dos à la réalité énoncée au préalable, voire même avec la vérité.

Chacun peut s’observer et se découvrir. Avec la conviction qu’il est urgent - et obligatoire - qu’il s’améliore.
"Chacun s’observe"... "qu’il s’améliore" : je remarque que j’ai utilisé exclusivement le masculin. Je vous ai, bien involontairement croyez-le bien, induit en erreur à trop vouloir respecter les règles de notre grammaire.
Sur les 12 participants, il y avait dix dames. Les messieurs, qui maîtrisent sûrement la question, étaient absents. Ils n’ont qu’à continuer ainsi. Demain, ils demanderont à leur tour un peu de parité...

Raymond Lauret


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