Ces parties “si” passives...

9 décembre 2006

Sans doute vous aussi vous commencez à vous familiariser avec les deux poissons d’aquarium auxquels, chaque jour dans “Témoignages”, “Manu” donne la parole.
Hier, à la réflexion de l’un d’eux qui demandait : « c’est quoi tous ces nouveaux conseils ? », l’autre s’interrogeait de savoir si ce n’est pas tout simplement « de la démagogie participative !?! ».
Une amie avec qui je causais de « tous ces nouveaux conseils » - c’était samedi dernier, quand nous regagnions nos voitures après avoir fait un ultime bout de chemin avec Claude Le Toullec dont les cendres venaient d’être mêlées à l’océan - une amie donc me disait qu’elle y voit surtout des « parties si passives » au point qu’elle craint que tout cela ne tourne bien vite à la farce.
Sans vouloir douter - quoique !!! - de la sincérité de toutes celles et de tous ceux qui veulent militer pour la démocratie participative , force est de bien voir que le fossé est énorme entre ce que pourrait être cette dernière et ce qu’on a fait de la démocratie représentative (les responsables sont élus par la population selon le mode électif dont Winston Churchill disait « qu’il est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres »).
Comment imaginer, au nom de la démocratie participative, que des citoyens à qui on demande qu’ils soient bénévoles (ce qui serait à leur honneur), apportent à la société une contribution pleine et entière, de qualité et permanente, avec tous les risques qu’ils veulent bien prendre, alors qu’ils voient et qu’ils savent que, dans le même temps, d’autres citoyens, ceux de la démocratie représentative, sont payés, très bien payés sans que les indemnités alors perçues ne correspondent à un travail, voire à une responsabilité ?
Il ne s’agit (surtout) pas de nier que tels ou tels élus puissent être rémunérés. Un enseignant, un ouvrier ou tout autre personne qui exercerait une profession libérale et qui, pour remplir un mandat aussi prenant que celui de maire, doit pouvoir être indemnisé à la hauteur d’un salaire décent. Cela n’est pas discutable si on ne veut pas que les fonctions électives soient réservées aux seuls riches ou aux retraités.
Mais lorsque nos institutions permettent qu’un seul homme puisse être dans le même temps Maire, Conseiller général ou régional, Président d’Établissements Publics de Coopération Intercommunale et Président de Sociétés d’Économie Mixte, cela est une lourde faute. Car, soit l’homme est exceptionnel, il sait s’organiser, s’entourer de gens qui feront le travail, lui se contentant “d’endosser” la responsabilité politique : alors, il faut admettre qu’il n’y a pas, en face de toutes les indemnités qu’il perçoit, une somme de travail qui les justifie. Pourquoi la responsabilité politique ne serait-elle pas une fonction gratuite, bénévole, en un mot militante ? N’est-elle pas noble ?
Et puis, les citoyens ont les yeux bien ouverts : ils voient que l’on indemnise confortablement des élus avec comme seule exigence l’obligation pour le moins controversée du quorum. Le quorum : c’est ce machin qui veut qu’il faut être un certain nombre pour siéger !... Sinon, on ne siège pas, na ! On ne siège pas tout de suite (et tant pis pour ceux qui ont fait un long déplacement ou qui ont tout seulement pris toutes leurs dispositions) : il suffit de reconvoquer la réunion et là, quelque soit le nombre de présents, les décisions seront prises.
La démocratie participative continuera à être l’objet de sourires avant qu’elle ne devienne la risée de beaucoup tout le temps que la démocratie représentative fera de certains citoyens des responsables sans responsabilités mais touchant un salaire qui se cumule à d’autres salaires. Avec la bénédiction de la loi, s’il vous plaît...

Raymond Lauret


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