Ces peuples imprégnés de foi

4 avril 2005

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J’imagine son arrivée au Ciel et Saint-Pierre chargé de le conduire vers là où le Père l’attend. Il en a vu passer des frères et des sœurs, Saint-Pierre ! Mais celui-là dont le registre d’appel mentionne qu’il est né le 18 mai 1920 à Wadowice, en Pologne et qu’il fut baptisé un mois après, celui-là l’impressionne tout de même quelque peu. C’est que celui-là, né comme n’importe quel enfant de la Terre et devenu, comme tant d’autres, serviteur de l’église, était resté, sous son nom de Karol Jozef Wojtyla, et les étapes qui mènent aux Ministères du Vatican, un parfait anonyme, au milieu des autres cardinaux de l’Église romaine. Jusqu’au jour où, le 16 octobre 1978, au terme d’un conclave qui vient, plus que jamais, proclamer que les voix du Seigneur sont impénétrables, il est élu Pape, offre sa première bénédiction à la foule rassemblée place Saint-Pierre de Rome, foule à laquelle il s’adresse dans la langue des gens du pays et établit ainsi, avec le Monde tout entier, une relation affective que rien ne viendra jamais altérer.
Je laisse volontiers Saint-Pierre accueillir Jean-Paul II, lui confier la satisfaction ressentie dans ces hauts lieux pour l’œuvre qu’il a accomplie... Ils ont bien des choses à se dire.
Je veux pour ma part méditer ce propos de Jean-Paul II tenu il y a moins d’un an. C’était à Lourdes, je crois. Il se savait “arrivé au terme de son pèlerinage” et avait besoin de préciser son message d’espoir et de confiance. "L’espoir n’est pas un optimisme vide émanant de la conviction naïve que l’avenir sera nécessairement meilleur que le passé... Espoir et confiance, prémices de l’action responsable, sont nourris dans ce sanctuaire intérieur de la conscience, où l’Homme est seul avec Dieu et perçoit donc qu’il n’est pas seul face aux énigmes de l’existence...".
J’ai alors la faiblesse de me retrouver dans les interrogations de celui qui comprend “l’attitude des peuples imprégnés de foi religieuse et qui vivent quotidiennement le fait que leurs gouvernants, souvent corrompus, ne peuvent résoudre les problèmes cruciaux auxquels ils se trouvent confrontés. De ces peuples qui s’aperçoivent que les partis politiques, dont certains se proclament révolutionnaires, progressistes ou démocratiques, ne sont pas capables de leur ouvrir une perspective de solution correspondant à leur spécificité historique et culturelle”.
Point n’est besoin de préciser qui doit et qui peut comprendre l’attitude et la déception de ces peuples, tant le message un jour confié est destiné à chacun d’entre nous, tant chacun d’entre nous est à même de faire le constat que Jean-Paul II l’a grandement sublimé dans son message d’espoir et de confiance.

R. Lauret


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