Ces racines qui nous permettent de nous envoler...

22 septembre 2007

Le séminaire consacré ces jeudi et vendredi aux “Régions ultrapériphériques et la politique maritime européenne” a permis à notre île d’accueillir dans le même temps le Commissaire européen à la Pêche et aux Affaires maritimes, M. Joë Borg, et le Ministre français de l’Agriculture et de la Pêche, M. Michel Barnier. A leurs côtés, un nombre important de personnalités ou de responsables : M. Victor Manuel Borges, Vice-ministre des Pêches du Mozambique, M. Callixte d’Offay, Ambassadeur et Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères des Seychelles. Et, bien sûr, des représentants des Açores et des DOM ainsi que de nombreux économistes et scientifiques de la mer.

Après la rencontre de Horta, aux Açores, la semaine dernière, rencontre au cours de laquelle les RUP avaient passé en revue leurs forces et leurs faiblesses, celle de La Réunion nous a permis de nous dire - une fois pour toutes ? - que l’Union Européenne ne peut plus ignorer nos problèmes. Il y en a dans chacune de nos régions, qu’elles soient portugaises (Açores et Madères), espagnole (Canaries) ou françaises (Guyane, Guadeloupe, Martinique, La Réunion).

Elle nous a permis aussi de nous dire que l’U.E a bel et bien pris conscience - sinon, son Commissaire à la Pêche et aux Affaires aurait-il pris le risque de se déplacer chez nous ? - que ses « frontières avancées » que nous sommes peuvent être également « actives » dans la construction d’une planète qui s’attellerait à « la gestion durable des ressources et des espaces », à « la recherche et à l’innovation » et à une nécessaire et salutaire coopération entre régions insulaires débouchant sur une politique équitable de co-développement.

En ce sens, M. Pierre-Henri Maccioni, le Préfet de La Réunion, a eu raison jeudi d’insister sur l’exemplarité des Actions de l’Etat en Mer (AEM), actions qui visent (avec de palpables résultats) à prendre des initiatives dans le sauvetage des hommes, contre les pollutions accidentelles, pour la sauvegarde des ressources halieutiques et l’amélioration globale des économies des pays riverains.

En ce sens, la présentation par Pierre Bosc de tout ce que l’ARDA entreprend déjà et pourrait développer demain en matière d’aquaculture entre notre île, Maurice, Mayotte ou Madagascar n’a pas manqué de frapper un auditoire qui a bien compris que la coopération est la voie à privilégier si on veut allier solidarité et intelligence.
J’ai tenu à le souligner jeudi, au moment des premières conclusions de la première journée de débat. M. Victor Manuel Borges, discrètement, m’a dit, dans un français tout à fait acceptable, l’émotion qu’il avait ressentie quand Paul Vergès avait, en ouverture de session, rappelé les nombreuses attaches mozambicaines qui caractérisent note île et quand j’avais moi-même cité le poète portugais qui a écrit un jour, à l’intention des peuples des petites îles, que « nous devons avoir des ailes et des racines, mais des ailes pour nous enraciner et des racines pour nous envoler ».

Raymond Lauret


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