Chez Doudou Gonthier et Jean Fred Trouspance

8 mars 2008

Avec ses quelque 5.200 habitants répartis sur 6.683 hectares d’espaces joliment chahutés, traversés de sentiers familiaux et dominés par « sa majesté le Dimitile », l’Entre-Deux semble avoir volé le titre de « commune » à « l’administrativement correct ». La sensation que nous avons davantage affaire à un village verdoyant créé par le bon Dieu pour que ses habitants retrouvent à nouveau chaque jour mille trésors de l’univers de la botanique avec ses cases et jardins qui débordent d’authenticité créole, cette sensation ne manque jamais de sauter aux yeux du citadin. Ce dernier se découvre alors une âme. Le béton et les bruits de la ville l’ont déshabitué au chant des oiseaux sur une place de mairie, au milieu d’hommes et de femmes qui s’affairent en donnant l’impression qu’ils sont à la porte de ce qui ressemble au paradis.
L’Entre-Deux : l’on ne manque pas de se dire, quand - je vous le redis - vous arrivez de “votre” grande ville, qu’il doit faire bon y vivre.
Ce mercredi, y arrivant, j’en étais là de mes pensées vagabondes. Et puis soudain, et puis encore, les panneaux électoraux et les voitures sono qui promènent leurs musiques et leurs slogans comme si en ces temps de municipales il faut sacrifier à la norme, m’ont soudainement ramené à la réalité de l’heure : à l’Entre-Deux aussi on vote...
A la permanence de mon vieux copain Doudou Gonthier qui est celle aussi de Jean Fred Trouspance, une figure attachante du parti socialiste et que je découvrais, ce soir là, l’ambiance oscille entre le détendu et le grave. Ça ne trompe pas : il se passe quelque chose, une confiante complicité, entre ces hommes et ces femmes qui discutent, se sourient, vous interrogent et portent à croire que le travail qu’ils font sur le terrain est une bonne semence qui, un jour (ce 9 mars ?), permettra une belle cueillette.
J’ignore pour ma part si la liste conduite par Doudou pour les Municipales et si la candidature de Jean Fred pour les Cantonales l’emporteront. Ce que je puis dire, c’est qu’il doit être fortifiant et agréable, en un mot valorisant, de travailler avec ces militants qui ont mis de côté les étiquettes qui peuvent produire des différences et qui ne voient et ne vivent que l’élan de générosité et de désintéressement qui vous permet de transcender les difficultés du moment.
Un peu plus tard, sur le promontoire et accroché à la falaise où étaient plantés micro et haut-parleurs pour un meeting qui couvrait tout le coin de Bras Long, en écoutant d’abord Jean Michel Delaplace, universitaire et féru en aménagement et urbanisme, en écoutant ensuite Guy Jarnac, le patron local de Freedom, je mesurais combien est réelle cette espérance qui est entrain de naître. Et au moment pour moi de prendre à mon tour la parole, je ne doutais nullement qu’à leur parler de moralisation de la vie publique et de la nécessité d’amplifier demain notre demande de révision du régime des indemnités dont notre République légalise aujourd’hui les honteuses accumulations, je suscitais, après l’instant de curiosité, une adhésion nourrie.
Que Doudou et Jean Fred, mais aussi tous ceux et toutes celles qui les entourent de leur engagement militant, en soient persuadés : la plus belle des victoires, c’est celle qui donné l’envie de se battre pour changer les états d’esprit et les choses. C’est celle qui prépare l’avenir.
A l’Entre-Deux, la voie, je le crois, est tracée. Tôt au tard, la victoire sera au rendez-vous de cet espoir aujourd’hui bien lisible dans les regards qui les entourent...

Raymond Lauret


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