Colette et Françoise : authentiques dans l’humilité

11 août 2005

Il y a un peu plus de 6 ans, le 11 avril 1999, nous perdions Françoise Mollard. Elle était alors âgée de 54 ans et avait été terrassée, au terme d’un combat qu’elle avait menée contre le cancer qui la rongeait. Cela avait forcé l’admiration de tous ceux et de toutes celles qui l’accompagnaient alors.
L’hommage qui lui fut rendu avait été unanime et fort. Je me rappelle avoir écrit que "Femme, Françoise l’était, de tout son être, de toute son intelligence, de toute sa disponibilité et avec son étonnante capacité de travail".
Nous avions poursuivi : "Sportive, elle l’était, exigeante avec elle-même, volontaire et modeste, toujours souriante malgré ce que pouvaient constituer comme appréhension le bras de mer à traverser à la nage, comme épreuve le vélo à enfourcher dans la foulée et, comme ultime souffrance, les kilomètres à remonter pas à pas."
Et nous avions ajouté : "Militante politique, elle l’était dès lors forcément, sans état d’âme ni retenue dans le champ de ferme tolérance que lui avaient tracé des convictions authentiquement progressistes qu’elle valorisait par un sens constant de l’humilité".
Elle nous avait laissé une piste en écrivant que "la démocratie, c’est le choix de la règle contre l’instinct d’agression" et que "la réflexion sur le sport nous conduit, au-delà de la problématique sportive, à une réflexion globale sur la société réunionnaise..."
Je pensais fortement à Françoise il y a deux jours, lorsque j’ai appris le décès de Colette Besson, authentique elle aussi dans l’humilité, morte elle aussi à un âge où l’on peut se dire que l’on va pouvoir ranger les outils d’une carrière pour endosser les habits du sage et commencer une autre vie, celle que l’on consacre aux autres pour des causes que l’on souhaite à jamais marquées dans le marbre du temps.
Je pensais fortement à Françoise puisque Colette Besson venait de partir, terrassée elle aussi par un cancer, elle qui ne fumait ni ne buvait pas non plus, elle qui était la championne à l’hygiène de vie en tous points exemplaire.
Je revoyais l’image, les images qu’elle nous avait laissées, elle qui symbolisait aussi les valeurs dont nous rêvons pour tous les peuples de la Terre.
Colette Besson vient de nous quitter, à 59 ans.
J’ai rêvé qu’elle a été accueillie par son amie et qu’ensemble, là où les pistes d’athlétisme se déroulent sur un sol infini, elles vont fouler les cendrées, sauter les haies, avaler les pentes avec la même bonne humeur qu’elles mettaient lorsqu’il s’agissait pour elles, d’accompagner chacun d’entre nous.

R. Lauret


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