Comité de vigilance... et directive Bolkestein !

15 avril 2005

(Page 2)

"Ce comité de vigilance pour l’emploi, avait clamé quelqu’un au lendemain de la proposition faite par Pierre Vergès devant des travailleurs menacés de licenciement, c’est un coup politique".
Nous avons, malgré tout, convié les partenaires sociaux, les Chambres consulaires et les collectivités, les syndicats ouvriers et patronaux, les comités consultatifs, à une rencontre, histoire d’échanger sur la question. C’était jeudi dernier 7 avril. Tous les avis convergeaient : nous ne pouvons pas faire l’économie d’un Comité dont le mode de fonctionnement reste, certes, à élaborer, mais dont la fonction est indiscutable. Ainsi que l’utilité.
Et voilà que mardi soir, à la Rivière Saint-Louis, la nouvelle tombe, assourdissante, ébranlant tout un chacun, poussant à la révolte car ce qui est alors annoncé est révoltant : la construction de la chaudière de la centrale thermique du Gol va être réalisée par une société appartenant à un grand groupe italien. Laquelle société italienne aurait confié le travail à une société de Taïwan, laquelle débarque avec ses chefs d’équipes et ses ouvriers ! "Na point soudeurs, à La Réunion ?", peuvent légitimement s’interroger, indignés, les ouvriers et les jeunes diplômés au chômage de notre île !...
Gros émoi. Et puis, grosse colère quand il est susurré que ces ouvriers toucheraient 200 euros par mois ! Et on n’a pas encore évoqué les conditions dans lesquelles leur employeur envisage de les loger !
Questions : comment dans un cerveau de responsables d’une entreprise européenne une telle idée a-t-elle pu germer et trouver un aboutissement ? Faut-il donc croire que "le principe de pays d’origine", dont on nous a rappelé qu’il est au cœur de la directive Bolkestein, soit déjà bien et solidement ancré dans l’esprit des entreprises européennes pour qu’elles se mettent à l’appliquer dès maintenant et dans notre petite région ultrapériphérique ?
Bien entendu, tout le monde s’en est ému et M. Dominique Vian, préfet de La Réunion, a aussitôt vivement réagi. On peut penser que d’autres réactions se sont exprimées ou vont le faire. Histoire de montrer qu’il faut, sur le problème de l’emploi, être extrêmement vigilant. Emploi ? Vigilant ?
Et si on le mettait en œuvre, ce Comité de vigilance pour l’emploi, tous ensemble ?

R. Lauret


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