Comment sauver le citoyen Gruyer ?

4 septembre 2007

Je vous l’ai dit. J’ai connu mercredi deux heures d’un trop court bonheur dans le studio de RFO Radio, derrière un micro à jouer les “pousseur de coups de sang” en même que Claude Montagné animait la première émission de la journée.
J’en étais hier à commencer à vous causer d’Yves Gruyer.
Ce gars a du talent. Un talent fou, à l’état pur.
Il en faut pour être capable, comme lui, de tenir en attente les auditeurs, les satisfaire et jusqu’à les fidéliser en leur décrivant chaque matin, à peu de choses près, les mêmes situations. Écoutez Yves Gruyer. Un sacré don d’ubiquité. Il est partout, c’est en tout cas le sentiment que vous avez. Il décrit tout. Et il ne ment pas. C’est que c’est partout pareil chaque jour sur nos routes, aux points où, nous le voyons, ça bouchonne, ça s’embouteille, ça coince les automobilistes. Avec un sens incomparable de la pédagogie de la route, l’animateur à moto fait prendre à ceux - ils sont nombreux - qui l’écoutent et le demanderaient s’il venait à leur manquer, leur mal en patience ? Il les interroge avec cet art qui fait que le routier se satisfait que « pour l’instant, ça va... Faudra voir tout à l’heure ! » Et nous avec le routier !
Invité pour empêcher Yves Gruyer de décrire ce qu’il a choisi de voir, je ne devais pas manquer de lui suggérer de mettre son talent de reporter radio au service de la cause des déplacements doux.

Car, il n’y a pas à La Réunion - même s’ils sont les plus nombreux - que des gens qui ne connaissent que l’auto perso.

RFO ayant choisi de pousser le réunionnais au co-voiturage, pourquoi ne pas cibler ce genre de citoyens, sans oublier ceux qui se déplacent à moto et, en ville, à vélo, pour réaliser de beau numéro et donner la parole à ces créoles qui ont fait le choix d’anticiper sur demain ?
Pourquoi, cher Yves Gruyer, ne pas promener votre micro dans un car et honorer nos petits porte- monnaies du bienfait de vos questions. Vous serez surpris par leur opinion...

Pourquoi ne pas transformer les bons de carburant en bons d’achats de denrées alimentaires et choisir d’accoster, micro en bandoulière, les adeptes du vélo ?

J’avais à pousser un coup de gueule. Yves Gruyer me fera, j’en suis sûr, l’amitié d’un coup de fil pour qu’on aille plus loin dans la mise en oeuvre d’une belle ambition. Claude Montagné me l’a assuré : avec Yves Gruyer, nous avons un citoyen qui ne refusera pas d’être sauvé...

Raymond Lauret


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