Coup d’œil sur un Tour qui s’épuise...

1er octobre 2007

Il n’avait pas le regard des jours heureux, notre ami Alix Mareux, quand ce samedi au Port, il eut à constater que, décidément, rien n’y fait : son sport favori sombre dans la monotonie et le public le fuit. La sono a beau cracher une pimpante musique, cela fait nostalgique, voire même pathétique. Où sont-elles les grappes humains d’antan, les caravanes publicitaires et le joyeusetés qu’elles distribuaient alors ?
Samedi matin, le “contre la montre” du Tour de l’île avait choisi de s’isoler en dehors de la ville, pour un circuit refuge en zone industrialo-portuaire, là où ses “vélos” ne gêneraient pas la circulation automobile, singulièrement allégée à ce moment de la semaine.
Rançon de cette “nécessité : une petite poignée de curieux - sans doute moins de vingt - y compris les deux élus du coin et les agents de la commune affectés à la pose des banderoles publicitaires dont on se demande pour qui ? Et, reflet fidèle de cette désertion générale : l’allure pesante d’un soucieux Alix Mareux, un peu seul avec ses toujours (jusqu’à l’ultime retraite !) fidèles anciens.
Le sommet de la tristounette matinée : ces deux... ma foi fort jolies demoiselles portant un sac de chips à offrir aux gens présents. Lesquels prenaient, sans cacher qu’ils en étaient blasés et s’en seraient passés.
Seul rayon (pas de vélo !) de chaleur : dans la voiture de Jeannick Germain qui suivait son Étienne de fiston, vous auriez pu être, pendant un peu plus de quatorze minutes, le temps pour avaler les quelque dix kilomètres du c.l.m. , témoin de ce qu’une jeune fiancée peut crier à son bien-aimé quand elle lui trouve le front pas assez rentré “dans le guidon” ou quand elle craint pour sa sécurité dans le virage trop au centre de la route emprunté.
Témoin aussi de ce que la douce Marie qu’Etienne, un jour depuis le Berry, a choisi pour la vie, est capable de lancer au traînard qui, une fois rattrapé, et dépassé, se colle (« Ah ! tu vois ce qu’il fait ! ») à la roue, s’y blottit, se fait tirer (« T’as vu, ça ? Ah ! Mais ça ne se fait pas ! ») jusqu’à la sucer et (« Tu vas voir ! Tu vas voir ! ») comme c’est toujours le cas, à trois cents mètres de la banderole à passer, attaquer (« Le salaud ! C’est un salaud ! ») et finir par passer le premier !
L’après-midi, le Tour choisissait d’arriver dans les hauts de Saint-Paul, à la Saline, en plein cœur de Vue-Belle, par des routes étroites. Bien vu, les gars !!!
La pagaille, fort bien organisée, fut magistrale. Des queues de véhicules depuis Saint-Gilles les Hauts bloquant dans leur voiture, leurs camionnettes et leurs bus, de braves réunionnais qui ont dû se demander ce qui était arrivé ! D’autant qu’ils ignoraient qu’une heure auparavant, c’était à coups de poings qu’un différent se réglait, histoire de montrer qu’un Hollandais ne serait nous insulter !
Allez... Ne soyons pas égoïstes. Les Salinois ont sûrement aimé... autant que ceux qui, devant leur télé, pouvaient le soir venu déguster les traits d’humour de Johnny Lérivain et François Perrault qui ont joliment trouvé le biais qu’il fallait pour casser la monotonie de leurs journées...

R. Lauret


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