Crimes et impunité

14 juin 2007

Chaque jour qui passe nous apporte notre lot de forfaits que des hommes commettent en oubliant qu’il ne s’écoulera pas trois ou quatre jours avant qu’ils soient confondus, arrêtés et logiquement envoyés au trou !

C’est celui-là qui séquestre pendant 30 heures une jeune femme, la drogue et la viole, sans doute convaincu qu’elle n’osera pas aller se plaindre voire même qu’elle ne saura même pas ce qui lui a été fait. La Cour d’Assises de Saint-Denis vient de lui signifier que, pour ce forfait, le tarif c’est 12 ans. Douze ans ferme pour quelques heures de folie irresponsable ! Quand il sortira de prison, le jeune homme aura 38 ans. Va-t-il se souvenir alors qu’il n’y a pas de crimes impunis ?

Cet autre, technicien électroencéphalographe au Centre Hospitalier de Saint-Paul, confond les touches de ses appareils avec les zones érogènes d’une patiente : 10 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve sur le plan professionnel. L’indulgence relative du Tribunal correctionnel ne manque pas de souci pédagogique. Cela suffira-t-il pour que l’impudent personnage épinglé sache désormais se tenir bien comme il faut ?

A Mayotte, “ils” ont voulu jouer aux “gentlemen cambrioleurs” et, découvrant que le gardien des lieux était une femme seule avec son jeune enfant, n’ont pu résister au “plaisir” de s’en prendre au sexe faible. C’est le viol d’une jeune magistrate. Les trois malfrats ont couru quelques heures. Et puis, évidemment, ils ont été arrêtés. Sur les lieux de leurs forfaits, les indices se ramassaient à la pelle. Les meilleurs avocats du monde ne pourront pas leur trouver la moindre excuse. Ils plaideront, faute de mieux, l’inconscience, l’immaturité, l’absence d’éducation. Cela ne leur évitera pas de longues années de prison. N’était-ce pas prévisible pour eux ? Pourquoi donc un tel gâchis de la vie des autres et de soi-même ?

Rares sont les crimes qui aujourd’hui restent impunis. Nous le savons, nous ne pouvons pas ne pas le savoir. Pourquoi donc chaque jour en commettons-nous d’autres ?

Ainsi ces fameux braqueurs d’un camion transportant pour 50.000 euros de cartouches de cigarettes. Comment peut-on imaginer, quand on décide d’organiser un tel hold-up, que l’on va s’en sortir ? Comment ne pense-t-on pas que l’écoulement de la marchandise va inévitablement nous exposer à quelque faux pas, un seul, celui qui nous trahira ? Et quand, de surcroît, nous sommes le propre (façon de parler !) chauffeur du fourgon et que c’est nous qui sommes le metteur en scène de tout cela, comment avons-nous pu croire que nous allions les avoir tous, enquêteurs, collègues, employeur et que la comédie par nous imaginée allait réussir ? Ne voyons-nous pas que les moyens d’investigation des polices de toute la Terre sont aujourd’hui extrêmement sophistiqués ? Et puis ignorons-nous que dans notre monde de consommation tous azimuts, il reste encore, Dieu merci, un peu de place pour un peu de morale qui nous est demandée dans chacun de nos actes ?

Raymond Lauret


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