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par le Dr Raymond Vergès

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Dans 20 ans, que diront nos enfants ?...

lundi 30 avril 2007

Fin des années 1880. Qu’est-ce qu’on a sans doute pas dit ni laissé entendre quand furent présentés au grand public les plans et maquettes de ce qui, après près de trois ans de chantier, serait la Tour Eiffel ? Aujourd’hui, sans cette dernière, il manquerait assurément à Paris un de ses plus spectaculaires monuments, un monument dont on vient sentir et admirer du monde entier l’insolente audace de ses réalisateurs et son élégante présence.
Début des années 1970. Il fallut alors que Georges Pompidou use de son autorité de Président de la République pour que l’on ose casser cet a priori conservateur qui voulait qu’un immeuble destiné à abriter toute politique culturelle se réfère à ce qui a symbolisé le siècle des Lumières, la Renaissance, le beau béton fait de colonnes, d’ogives et de voûtes, de coins et de recoins, de salles majestueuses ou d’alcôves suggestives.
Georges Pompidou acceptât que deux fous du crayon et de l’imagination, italiens de souches ou par accident, architectes dérangeants notoires, projettent leur modernité de demain dans notre immédiat à venir.
Cela donnera “Beaubourg”, escaliers mécaniques en chenilles, cheminées hautes en couleurs d’où ne sortiront jamais d’autres fumées que celles issues de nos imaginaires rêvassants, vides accrochés au vide, ceinturés et cintrés de câbles d’aciers ou de tubes galvanisés, au milieu desquels quelques salles tout de même, mais encore et toujours une architecture à nulle autre pareille, davantage à l’éloge de notre ère industrielle...
Cela donnera “Beaubourg”, en plein cœur de Paris, à deux pas de l’Hôtel de Ville et du Marais, “Beaubourg” dont Emmanuel Lemagnen me disait qu’il fut choqué le jour de l’inauguration avant que, le temps qu’il mûrisse un peu, il y trouve le signe que mille génies s’y sont donné rendez-vous.
Cela donnera 180 millions de visiteurs en 30 ans d’une vie chaque jour renouvelée, 180 millions qui, chaque jour, arrivés de partout, y viennent comme pour témoigner qu’il convient que la culture officielle soit enfin secouée, bousculée pour s’ouvrir aux mondes plutôt que de se réfugier derrière des murs épais, où elle serait gardée par un austère conservateur.
Que diront dans 20 ans les enfants de ceux qui, aujourd’hui, n’ont pas encore compris l’importance de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, de la même manière qu’en 1880 et en 1970, d’incontournables notables s’arrachaient les cheveux parce que Gustave Eiffel et puis Georges Pompidou s’étaient faits visionnaires ?

Raymond Lauret


Hommage

« Notre amie, notre soeur Annick Letoullec vient de perdre sa maman, toutes nos pensées vont vers elle dans un moment aussi douloureux. Nous nous associons à son chagrin, nous l’assurons de toute notre affection et lui présentons ainsi qu’à sa famille nos plus sincères condoléances. »

Comité Directeur de l’UFR


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