Dans le discours qu’avec M. Goulamaly nous sommes quelques-uns à tenir...

24 février 2006

Pour qu’un jour l’on cesse de dire que les habitants de notre île, plutôt que de s’interroger sur les mystères et les richesses du grand large, préfèrent regarder du côté de nos belles montagnes, on créa, il y a quelque temps de cela, l’École d’Apprentissage Maritime. Cette E.A.M. aurait pu s’élever à Saint-Pierre ou à Saint-Gilles. Elle a été construite au Port, à quelques dizaines de mètres des quais où, aujourd’hui, la quarantaine de navires qui “font” notre pêche palangrière et notre pêche australe viennent décharger leurs prises tout au long de l’année.
Dans les discours que nous sommes quelques-uns à tenir avec M. Goulamaly, le président du Conseil d’administration de l’École d’apprentissage maritime, une belle ambition fait rêver les utopistes et sourire “les réalistes” : notre “Ecole réunionnaise” peut-elle évoluer vers ce qui deviendrait alors un "Institut de l’océan Indien des métiers de la mer" ?
Puisqu’il est vrai que, sur 19 kilos de poissons que consomme en moyenne et par an chaque Réunionnais, seuls 750 grammes sont pêchés pour les armements réunionnais... Puisqu’il est vrai également que plus de 95% des quantités de poissons pêchés dans notre zone d’océan Indien le sont par des armements asiatiques et que moins de 1% le sont par des navires basés à La Réunion... Puisqu’il est vrai encore que des États riverains, dont les populations côtoient quotidiennement une insoutenable misère, ne profitent pas pour leur développement durable des ressources d’un océan qui les entoure... Puisque tout cela est avéré, pourquoi donc qu’en plus d’une grande politique de la pêche qui aurait en premier lieu le souci de la sauvegarde de notre ressource, ne pas vouloir d’un Institut de formation à tous les métiers de la mer et dont profiteraient ceux et celles qui vivent dans nos îles de l’océan Indien ?
Pour l’heure, l’École du Port va réaliser cette année des formations dites de base (à la sécurité pour 14 stagiaires et 51 heures et à l’initiation nautique pour 14 stagiaires et 280 heures), des formations de mécaniciens (de moteurs marins pour 12 stagiaires et 96 heures et de moteurs de 750 kw pour 12 stagiaires et 564 heures) et enfin, des formations dites de commandement (à la petite pêche pour 12 stagiaires et 250 heures et de lieutenant pour 10 stagiaires et 1.162 heures).
C’est là un programme dont le sérieux plaide manifestement pour que l’on voie plus large et plus loin. C’est le discours que nous sommes quelques-uns à tenir avec M. Goulamaly et que l’on n’entend pas, là où se prennent les décisions...

R. Lauret


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