David Chassagne et, dans son style, Jacques Tillier prennent donc date...

10 avril 2006

Dans l’édition de samedi du “Quotidien”, David Chassagne relève que "la fermeture de la route du littoral a des effets secondaires étonnants". Et il nous cite, par exemple, la "forte affluence dans les magasins de motos". En même temps il y a eu, poursuit-il, une "mobilisation plutôt réussie en faveur du covoiturage...". J’avoue apprécier.
Et le journaliste de constater que, face à la difficulté majeure qui résulte d’une route qui, étant fermée, n’existe plus pour le commun des automobilistes, "on est en train d’inventer de nouveaux modes de vie, de fonctionnement, de nouvelles habitudes qui, toutes, ne sont pas mauvaises, loin de là...". Loin de là, avez-vous dit ? J’apprécie toujours.
David Chassagne, on le voit dans sa capacité à saisir et à exprimer les frémissements qui sourdent actuellement dans notre population pour une autre façon de circuler, est un très bon journaliste. Un très bon journaliste qui, trop timidement cependant (mais on n’a pas le droit de ne pas tenir compte de l’ambiance générale qui prévaut dans sa profession), prend date pour l’avenir. Demain, lorsque de "nouvelles habitudes qui, loin de là, ne sont pas toutes mauvaises", auront été inventées, entraînant "de nouveaux modes de vie et de fonctionnement", on se souviendra qu’il a souhaité bon courage à ceux qui, comme il laisse à penser qu’au fond il ne les désapprouve pas, ont déjà dit que "nous devons nous organiser et donc imposer à tous ceux avec qui nous travaillons une nouvelle façon de vivre notre temps..." (voir “Libres propos” du 3 avril dernier).
C’est sur cette base que j’avais donc écrit que "je ne reprendrai un jour la route du littoral que lorsque l’État - ou demain la Région - aura mis en place des navettes de bus ou de taxis collectifs...". J’aurais pu, j’aurais du rajouter : "... et favorisé le covoiturage" dont j’ai salué "le civisme et l’intelligence évidente" de ceux qui le mettent en pratique (“Libres propos” du 7 avril) en invitant ceux qui s’en moquaient à contrôler un peu mieux leur propension au “moucatage”, ce qui, chez ceux-là, "révèle une sacrée bêtise et est indigne".
C’est sur cette base que je pouvais suggérer à l’État (Libres propos du 8 avril) de ne pas abandonner "l’occasion qui est là, à portée de décision : créer les conditions pour que des milliers de réunionnais soient incités à prendre le transport collectif comme cela se fait déjà, et depuis longtemps, dans des pays où le coma circulatoire allait asphyxier l’économie...".
Dès lors, comment ne pas regretter que David Chassagne veuille être un très bon journaliste et rien de plus. Avec le média dont il dispose et le bon sens qui l’anime parfois, il est certain qu’il contribuerait avec ceux qui, comme lui, sont en train "d’inventer de nouveaux modes de vie, de fonctionnement, de nouvelles habitudes" à faire avancer des choses qui, sait-il affirmer, loin de là, ne sont pas toutes mauvaises.
Jacques Tillier ne disait pas autre chose, samedi, quand dans son style qui ne s’imite pas, prenait date lui aussi et titrait : “Vous êtes dessous car vous l’avez voulu !...”.

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus