De Gaulle : son « tenant-lieu de France »...

4 janvier 2007

Que va faire Jacques Chirac ? La question, qu’on se l’avoue ou pas, est là, pour le moins à portée de notre curiosité. Quelles réflexions l’animent en ce moment, en fait depuis quelque temps déjà ? Rappelez-vous, ce fameux voyage de Nicolas Sarkozy à Washington et sa non moins fameuse poignée de main chaleureuse et comme complice avec George W. Bush ! Rappelez-vous l’appréciation qu’y fit alors celui qui est tout de même Ministre d’Etat de la République Française, cette République dont son actuelle Constitution lui a été donnée par le Général de Gaulle, une appréciation particulièrement critique sur la politique étrangère de la France. Une insulte... déjà une rupture (brutale ! ... vis-à-vis de ceux (de celui !) qui ont osé dire “Non” à une super puissance du monde - les États-Unis d’Amérique - dans sa manière de se décréter « gendarme du monde » et de lâcher ses bombes sur les populations civiles. Oui, rappelez-vous...

Dans un tout récent “Dictionnaire” consacré au Général de Gaulle, Jean François Tanguy souligne que « l’analyse des discours de Jacques Chirac à connotation historique montre que l’homme qu’il célèbre est celui du 18 juin, de la Résistance et de l’union nationale... Devant le cercueil d’André Malraux au Panthéon en 1996, Jacques Chirac rend hommage au « gaullisme tel que le voulait le Général, ni de droite, ni de gauche, mais de France »... De Gaulle : son tenant-lieu de France. »

Alors ? Que va faire Jacques Chirac quand viendra l’ultime instant et que les candidats à l’Élysée seront alignés pour la dernière ligne droite, celle qui élimine et permet le choix du deuxième tour ?

Va-t-il laisser le “petit”, l’homme de la poignée de main à Bush, représenter ce qu’il reste des enseignements du Gaullisme et de celui qui incarnera toujours la France qui appelle à la Résistance face aux impérialismes de toutes sortes ?

Ne va-t-il pas être tenté d’en appeler à un autre choix, ou bien venir lui même poser au peuple de droite et au peuple de gauche, c’est à dire au peuple de France, la seule question qui vaille : quel rôle pour notre pays dans un monde chahuté par la “pollution” que lui imposent les grands ?

Et si alors, de cette bataille d’une autre époque comme pense tout haut “le petit”, il devait en sortir désavoué ? Alors, il aurait connu le même destin que le Général, lui-même défait au soir du 27 avril 1969 par ce peuple qui avait oublié son attachement à l’homme de l’appel du 18 juin et l’honneur retrouvé de la Nation et qui, un jour de référendum, avait répondu aux sirènes de la “modernité”... Défait, mais partant la tête haute.
S’en aller dans les mêmes pas que De Gaulle, est-ce finalement une si mauvaise fin pour celui qui en fit son « tenant-lieu de France » ? A moins que... à moins que le lion de la Corrèze n’ait nullement perdu de son allant et qu’il sente que sa crinière est toujours prête à braver les vents mauvais du grand large.

Raymond Lauret


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