De l’égalité des chances des candidats

31 janvier 2007

Je ne me souviens pas avoir eu en 2002 à donner “ma signature” à un candidat quelconque lors de la présidentielle d’alors. Je me souviens cependant que j’ai alors remis, par l’intermédiaire de mon collègue du Conseil Municipal du Port Eugène Rousse, un chèque de soutien à la candidature de Marie-George Buffet. A l’heure du premier tour, je n’ai pas fait mystère que j’ai, comme des dizaines de milliers d’autres Réunionnais, voté utile avec le bulletin de Lionel Jospin et qu’à celle du second, j’ai évidemment activement contribué moi aussi à faire taire tout frémissement lepéniste dans mon île. J’ai donc voté Chirac sans la moindre hésitation.

Cinq ans après, j’ai reçu dans un premier temps deux demandes de parrainages : la première de Jean-Pierre Chevènement qui, depuis, a rallié Ségolène Royal ; la seconde, indirectement de François Bayrou, par le biais de Cyrille Hamilcaro, son délégué local. Et puis, déposée en fin de semaine dernière dans mon casier à la Région, celle de mon compatriote Daniel Ramassamy.

“Bbj”, dans “Témoignages”, donnait hier, dans le titre de son article, la principale raison qui motive l’acte de candidature de notre ami dionysien. Il s’agit de « l’égalité des chances des candidats ». J’ai envie d’ajouter : « ... et de rien d’autre ! »

On ne peut qu’imaginer que Daniel Ramassamy est bien conscient que toute élection présidentielle relève du domaine réservé des “grands”. Il faut, pour se lancer dans une telle aventure, des moyens, des relais, du temps. Ce qu’il n’a manifestement pas. En s’inscrivant contre cette réalité, notre ami ne vise sans doute avant tout et surtout qu’à nous inciter à tempérer nos éventuels enthousiasmes et toute criante cécité devant les engagements affichés de ceux que les sondages - c’est-à-dire certains médias - ont placés en France en tête des intentions de vote. Car, autre évidence, nous assistons actuellement à une étonnante main mise du pouvoir médiatique sur la construction de la liste des candidatures.

C’est Michel Rocard, ancien Premier Ministre de François Mitterrand, qui le dit : « Les partis n’ont pas eu le temps de faire leur travail de sélection des candidats et de formulation des programmes... Ce sont les médias qui ont fixé l’agenda électoral, choisi les candidats et dicté les thèmes de campagne... ».
C’est cela qui est nouveau.

À sa manière et à l’échelle de ceux et celles qui l’auront lu, Daniel Ramassamy contribue à faire naître peut-être un courant de sympathie et, pourquoi pas, un peu d’intérêt pour les “petites” candidatures au nombre desquelles il aurait pu lui aussi compter si les règles du jeu avaient été autres.
Au point qu’entendant l’autre soir sur une chaîne de télévision qu’Olivier Besancenot peine pour trouver ses 500 signatures, l’espace de quelques instants, j’ai pensé l’assurer de la mienne...

En attendant, je scrute l’horizon des programmes de tous les candidats, dans l’attente d’y trouver ce qu’ils réservent aux bonnes propositions concernant mon pays.

Raymond Lauret


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