De l’identité des volontés...

1er décembre 2006

J’avais bien retenu, lorsque le débat sur le Plan Réunionnais de Développement Durable (PR2D) atteignait sa plus haute intensité le 23 novembre dernier lors de la plénière du Conseil Régional, que ce plan doit être... qu’il est un état d’esprit dont les bases, les objectifs et la méthode déclinés serviront à sa large appropriation par la population.
Hier jeudi, le PR2D était “en exercice” d’appropriation à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion. Plusieurs dizaines de responsables de l’économie de toute l’île ont pu s’imprégner des perspectives qui nous attendent et dont le PR2D passe en revue les ambitions.
J’ai de bonnes raisons de croire que chacun d’entre nous a beau se dire, parce qu’il l’a lu une ou deux fois, qu’il “connaît” ce plan, l’exercice auquel nous étions conviés hier a permis de mesurer combien et plus que jamais nous aurons d’efforts à produire pour une implication optimale du plus grand nombre pour déboucher sur une prise de conscience générale. Il faut continuer : nous sommes sur la bonne voie.
Toutes les interventions qui suivirent les propos introductifs d’Eric Magamootoo et de Paul Vergès avant que les rédacteurs du PR2D n’en présentent ses grandes lignes, devaient montrer ce souci et cette (bonne) orientation.
Que Maurice Cérisola appelle « le monde économique à se mettre au travail » à partir d’un plan qu’il qualifie « d’excitant et plein de perspectives »... ; que Guy Dupont , jugeant que « si ce plan n’est peut-être pas parfait, il est certainement indispensable », prédit que « nous n’aurons jamais cessé d’avoir à faire preuve de pédagogie » ; que Jean-Marie Lebourvellec , le regard sévère, pointe son propos vers ceux qui s’obstinent à courir en ordre dispersé comme pour mieux souligner que le Plan Réunionnais de Développement Durable nous fait obligation d’apprendre « à parler d’une même voix » ! ; que Jean Louis Lecoq , au nom des PME dont il croit qu’elles seront toujours porteuses de dynamisme, estime que la fiscalité qui prévaut chez nous a besoin d’un sérieux toilettage et que notre système éducatif se doit de privilégier notre environnement indien et chinois... ; que dans sa foulée, Eric Magamootoo , redevant C.G.P.M.E., dit que le risque est grand que notre économie qui a vu l’émergence de vrais entrepreneurs réunionnais laisse son âme dans la course à la multinationalisation qui semble être la fatalité du « tout marché »... ; que Abbé-Aly Goulamaly s’insurge contre « les zinzins de toutes sortes » qui, tout juste débarqués, portent sur notre économie et sur ses hommes des jugements péremptoires et insultants,...
... Nous étions en pleine approbation, dans la belle salle de conférence de la CCIR, d’un plan qui hier a avancé dans le désir partagé de s’inscrire dans le temps.
Et ce n’est sûrement pas Paul Vergès qui trouvera à redire quand le Président de la CCIR, en ultime conclusion, sut se faire l’écho de l’assistance pour dire que l’essentiel « n’est pas l’identité des pensées mais bien l’identité des volontés »...

Raymond Lauret


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