De l’ONU à Saint-Denis de La Réunion...

7 juin 2006

Jeudi dernier 1er juin, M. Laurent Cayrel présidait à la préfecture de Saint-Denis, un séminaire auquel avaient été conviés, autour des responsables institutionnels et militaires de La Réunion, ceux de pays membres de la Commission de l’Océan Indien ainsi que les représentants du Mozambique et de l’Australie, à titre de pays observateurs.
Ce séminaire dont l’intérêt n’a échappé à aucun des participants, visait à passer en revue l’action de l’État en mer. “A.E.M.” : le cycle désigne “familièrement” ce que tout État réalise, en s’appuyant principalement sur sa force militaire, en milieu maritime, que ce soit dans le domaine de la protection de l’environnement et donc de la lutte contre la pollution, du sauvetage des biens et des personnes et, bien entendu, de la sauvegarde de la ressource pélagique avec notamment le lutte contre la pêche illégale.
Quand on sait que la Marine à La Réunion "veille" en permanence sur une zone de 17 millions de km2, qu’elle a en charge au titre de la recherche et du sauvetage un espace de 5,6 km2 ; quand on sait également que pas moins d’une cinquantaine de navires traversent tous les jours cet espace et que plus de 96% des thons et espadons et autres assimilés pêchés dans cette zone économique réputée pour être poissonneuse sont le fait de flottes battant pavillons asiatiques ; quand on sait encore que 50% du pétrole du Golfe Persique y transite avant de rejoindre l’Océan Atlantique et que seulement cela nécessite une attention et un contrôle à tous les instants ; quand on sait tout cela, on mesure combien les mers étant un enjeu de notre monde de demain, notre Océan Indien nécessite que l’on s’y penche en permanence.
Il n’était pas possible de ne pas rapprocher le séminaire indocéanique de Saint-Denis de La Réunion avec la "première Conférence d’examen de l’Accord de 1995 sur la conservation et la gestion des stocks de poissons" qui, une semaine plus tôt, avait réuni à l’ONU, à New York, 55 États de toute la planète et la Communauté européenne.
Que le Secrétaire Général Adjoint aux affaires juridiques des Nations Unies y ait souligné que " l’Accord est considéré comme l’instrument juridique international contraignant le plus important pour la conservation et la gestion des stocks de poissons depuis l’adoption en 1982 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer", voilà qui accentuait davantage la solennité des échanges qui ont eu lieu chez nous...
M. Serge Beslier, représentant de la Communauté européenne, tout en notant qu’il ne "fallait pas ignorer les avancées accomplies en matière de gestion durable des stocks depuis 1995", précisait qu’il convenait de ne "surtout pas relâcher nos efforts". Ce qui, tout logiquement, l’amenait à souligner que "parmi les priorités, il y a la consolidation de l’approche régionale pour la gestion collective des ressources en haute mer ainsi que la modernisation et le renforcement des instances de coopération internationale qui interviennent au niveau régional".
Que M. Beslier conclue sur l’espoir que "les débats francs et constructifs permettent de lever certaines ambiguïtés qui subsistent encore dans l’interprétation de cet accord", voilà qui justifiait pleinement l’initiative réunionnaise de réunir toutes les parties prenantes des A.E.M. des pays de la zone. De ces pays dont le Général Clément-Bollée, Commandant Supérieur des Forces Armées dans la zone Sud de l’Océan Indien, devait souligner la volonté de s’impliquer dans la nécessaire réflexion qu’il convient de mener ensemble sur les questions d’ordre sécuritaire qui étaient à l’ordre du jour du séminaire.
Personne ne fut surpris que, citant M. Serge Beslier, nous ayons alors exprimé notre souhait que la Communauté européenne sache, de manière volontaire et significative, accompagner les efforts que notre communauté de l’Océan Indien sera amenée à mettre en œuvre pour la sauvegarde de ce bout de planète où nous partageons, Malgaches, Comoriens, Mahorais, Mauriciens, Seychellois, Mozambicains et Réunionnais, un destin en bien des points similaire...

Raymond Lauret


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