De la mauvaise foi de celui qui la revendique...

5 avril 2007

Je viens de lire dans un journal local un courrier de lecteur signé “René Junker (P.S.R)”. Une furieuse envie me prend de dire deux mots à ce monsieur qui nous traite, mes amis et moi, « de gogos qui ont oublié, dit-il, que les promesses n’engagent que ceux qui y croient » et qui nous accuse de « faire preuve, vis-à-vis de Sarkozy, de beaucoup d’inconscience ou de suffisance ». Rien que ça.
Si ce monsieur n’avait pas exercé, il y a peu de temps encore, d’importantes fonctions dans un important service de l’État, on pourrait penser qu’il s’agit de quelqu’un de passage dans notre île et qui peut ne pas savoir ce qu’il dit. Or, ce monsieur sait ce qu’il dit et donc ce qu’il écrit. Il est donc de mauvaise foi quand, se voulant accusateur, il balance, nous pointant du doigt : « Allons-nous vendre notre âme à Sarkozy sous prétexte qu’il se déclare prêt, même par écrit, à respecter les engagements signés au nom de l’État français par un Premier Ministre qu’il affectionne particulièrement ? »
Il est de mauvaise foi car jamais, ni mes amis, ni non plus celui qui est visé sans être cité, nous n’avons « vendu notre âme à Sarkozy », ni même à quiconque d’autre d’ailleurs. Par contre, oui, nous n’avons jamais cessé de croire qu’il convenait en tout premier lieu de nous « replier sur les problèmes de notre territoire », en ne se repliant nullement d’ailleurs, puisse que nous avons partagé avec beaucoup d’autres, dont le P.S.R, la même volonté que soient pris en compte les problèmes les plus lourds que notre Région aura à résoudre demain. René Junker, libre à lui, y voit là de la stratégie politique à l’Astérix et Obélix. Libre à lui de préférer, aux deux héros gaulois, les hordes romaines colonisatrices qui nous imposeraient leur programme pensé depuis la métropole pour les problèmes de la métropole. Notre “stratégie politique”, comme il dit, consiste effectivement à faire en sorte que - et René Junker l’écrit d’ailleurs fort à propos - « quel que soit le candidat », celui-ci honore « la signature de l’Etat ». Que les candidats veuillent chercher à tirer la couverture à eux, que voulez-vous, Monsieur Junker, que nous y fassions ? Que voulez-vous, Monsieur Junker, si, pour parler vulgairement, ça n’est pas notre affaire ?
René Junker nous déçoit. Cela me peine. Car, en fin de compte, il revendique la mauvaise foi. Sinon, pourquoi a-t-il pris le soin de commencer son courrier en approuvant la démarche de Paul Vergès qui vise, écrit-il, à « exiger des candidats à la présidence qu’ils se prononcent sur les projets de la Région qui ont été concrétisés par une signature au plus haut sommet de l’État et qu’ils s’engagent, une fois élus, à respecter cette signature » ? Pourquoi a-t-il pris le soin de noter que cette démarche « relève du simple bon sens » et qu’elle « ne peut qu’être approuvée ? ». Pourquoi ? Oui, pourquoi ?

Raymond Lauret


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