De la théorie du vraisemblable...

10 mai 2006

René Maillot n’était pas un héros. Il n’en avait pas en tout cas le souci et encore moins l’allure. C’était un adjoint au Maire simplement désireux de remplir au mieux les tâches qui lui avaient été confiées dans le cadre d’un simple mandat d’élu municipal. Ces tâches, il tentait de les remplir au mieux de ses moyens, avec ses qualités et ses faiblesses, ses forces et ses limites. Il a dû, comme nombre de ceux et celles qui s’y essaient, mesurer plus d’une fois combien on est peu face à l’immensité des attentes des autres.

Ce dimanche 7 mai, sur le parvis de l’Hôtel de Ville de La Possession où son cercueil enveloppait en une dernière étreinte l’immense mosaïque qui représente les armoiries de la cité, ce dimanche après-midi où la foule émue et recueillie lui offrait sa toute première haie d’honneur, pendant que Roland Robert retraçait le chemin qui, tout naturellement, l’a amené un jour à prendre lui aussi sa part de responsabilités dans les charges municipales, je pensais à ce que René a dû ressentir lorsque, au plus fort d’une maladie qui lui rongeait le corps, il pensait à ceux qui, par la calomnie, ont voulu le salir et l’abattre ?

Si René Maillot avait commis le dixième de ce dont la bassesse de certains l’a accusé à travers la rumeur distillée, orchestrée, entretenue, enflée, croyez-vous que la Justice lui aurait tranquillement laissé le temps de mourir après 29 années de mandats électifs ?

René a été accusé de la plus ignoble des façons : par la rumeur que l’on fait courir et grossir à partir de ce qui, pour ses auteurs, relève du vraisemblable. On l’a vu en compagnie de quelqu’un... "Ils déjeunaient ensemble... à la même table d’un restaurant bien en vue..." Donc, "on peut penser que" !... Et alors, on se dit que "pourquoi pas lui aussi ?" puisque "je pense que..." et que "cela m’est tellement vraisemblable" ! La voilà, la théorie du vraisemblable...

On peut donc lancer la rumeur, juste avant la lettre anonyme envoyée au Parquet ainsi qu’à la presse... On n’ignore pas que les magistrats ont une obligation de vérification et que les journalistes sauront conjuguer tout cela au non-indicatif du conditionnel.

Alors, on va pouvoir se gausser de savoir qu’il y aura convocation et enquête policière. Je peux, comme d’autres, en témoigner : c’est là un acte normal, mais une épreuve tout de même, nécessaire à la clarification des choses. Ceux qui en sont chargés ne laissent rien au hasard. Et René en est ressorti, libre... Libre mais nullement libéré de l’odieuse tentative et du procédé qui va avec.

Dimanche après-midi, j’y pensais et souriais : avec tous ces patrons de sociétés que, depuis de très nombreuses années, je rencontre, parfois pour des raisons professionnelles, souvent simplement parce que certains étaient ou sont devenus des amis, qu’est-ce qu’elle a dû être épaisse, ma part de rumeurs !

Raymond Lauret


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