Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

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Des policiers et des juges qui, Dieu merci, entendent faire leur travail…

lundi 20 juin 2011

Mettons quelques instants de côté le fait que Cyrille Hamilcaro — c’est bien là une certitude ! — est un adversaire politique, qu’il n’a jamais caché qu’il entend le rester et qu’il ne faudra jamais compter sur lui pour faire passer tout ce qui rassemble les hommes avant ce qui peut les différencier. Autrement dit, qu’il ne peut souscrire à la démarche qu’ont entreprise, par exemple et après d’autres, des Michel Lagourgue, Jean-Pierre Avril, Catherine Gaud ou encore Raymond Mollard pour bâtir avec Paul Vergès et ses amis une Alliance des Réunionnais. Mettons cela entre parenthèses pour revenir sur la toute récente et lourde condamnation que vient d’infliger à l’élu saint-louisien le Tribunal correctionnel de Saint-Pierre : deux ans de prison avec sursis, 40.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité.

Mais, peine allégée ou pas par les instances d’appel, pour Cyrille Hamilcaro, la pente sera dure à remonter. Même si, un tantinet gagné par une vantardise qui frise le pathétique, notre homme espère que, avec le temps gagné grâce à la Cour d’Appel puis la Cassation, il va pouvoir (il l’a dit à un journaliste !) se présenter aux Législatives et aux Municipales pour évidemment les gagner. Et en passant, pourquoi pas, à la Présidentielle, foutor va !
Un tel optimisme, à défaut de se comprendre, peut s’expliquer par le besoin maladif de croire en un Père Noël qui, depuis un Élysée toujours entre les mains de qui il espère, donnerait les ordres qu’il faut pour certaines interprétations. Sauf qu’on oublie qu’il y a le peuple.

Et c’est là que nous voulons arriver. Le peuple, sera-t-il aveugle tout le temps au point de ne pas se dire que, Cour d’appel ou pas, Cassation ou pas, peine finalement allégée ou pas, celui qu’il a un jour fait Maire en a profité pour séduire une petite employée, en faire sa maîtresse et puis, après petites et complices confidences sur l’oreiller, glisser avec elle sur la pente savonneuse de la malhonnêteté et de la corruption ? Car si l’on se retrouve en Correctionnelle au centre d’autant de griefs, c’est que l’on y est pour quelque chose. On pourra toujours plaider qu’on n’a pas fait tout ce qui est dans le dossier. Or, qui vole un œuf vole un bœuf, n’est-ce pas ? Qui, dans le peuple, ne voit pas que celui qu’on a fait Maire a commis des actes que la morale et la loi réprouvent ? Des actes pour lesquels il y a, Dieu merci, des policiers et des juges qui se sentent investis de la nécessité d’y faire toute la lumière et de ne laisser rien passer !

Oublions donc Cyrille Hamilcaro, sinon pour voir que de sa pitoyable histoire, la leçon doit être retenue par tous ceux et toutes celles de tous les courants politiques qui se sont vu ou qui se verront demain confier par le peuple la noble mission de la responsabilité politique. Et souhaitons qu’il y ait toujours des juges et des policiers qui fassent leur travail. Même si parfois, et nous sommes sans doute quelques-uns à pouvoir en témoigner, ce travail concerne des élus qui n’ont rien à se reprocher, mais qui, parce qu’ils sont des personnages publics, ont l’obligation d’expliquer aux autorités judiciaires, voire de s’expliquer devant elles, pour que l’opinion publique ne fasse pas des dévastateurs et injustes amalgames.
C’était le premier point de mon propos.

Deux mots maintenant sur l’analyse que Pierre Vergès nous offre sur son blog à propos des ressources marines et sous-marines de l’Outre-mer que le gouvernement veut exploiter, analyse que “Témoignages” a reprise samedi. Si je ne partage pas les “regrets” que formule le Conseiller général du Port devant « la démarche française (qui) est tardive » (car je fais mienne la formule qui dit que « mieux vaut tard que jamais »), je ne peux que me réjouir que Pierre pose là un problème qui nous interpelle et qui ouvre aux hommes de progrès, qu’ils soient estampillés de gauche, de droite ou du centre, tout un champ de travail. Et notre camarade a bien raison, par des questions qui nous obligent à être exigeants avec nous-mêmes pour pouvoir l’être avec les autres, de souligner que, dans les domaines des hydroliennes, des énergies houlomotrice et marémotrice ou encore de l’énergie thermique des mers, domaines auxquels se rajoute bien sûr la pêche, « l’Outre-mer représente un réel potentiel économique et énergétique »… et que « c’est une chance pour l’Outre-mer en général et La Réunion en particulier ». Voilà bien un dossier qu’il convient de maîtriser le mieux possible pour que le soutien de la France et celui de l’Europe soient, dans le cadre de notre statut de RUP, sans retenue et pleinement optimisé.

Et pour finir, cette anecdote, légèrement retouchée, vous m’en pardonnerez, mais comprendrez. C’était l’autre semaine. Dans un bureau, quelque part dans l’Ouest. Trois jeunes dames échangent avec moi. Nous évoquons la grille de mots croisés que nos lecteurs trouvent chaque jour en page 5 de “Témoignages” et qui, dans deux jours, auront atteint leur 200ème édition. D’un seul regard, Nicole, Monique et Delphine se mettent à penser la même chose. Je devine qu’elles regrettent de ne point connaître qui réalisent nos grilles à nous. Je les entends qui pensent : « Nous serions davantage enclines à nous y mettre et surtout à faire des suggestions à leur auteur… ». Je comprends leur supplique, et évidemment les affranchis de leur ignorance. Et m’en vais aussitôt bigophoner à l’ami Manuel Marchal pour que… C’est pourquoi depuis vendredi dernier, un nom est apparu qui signe nos « Mots croisés… d’ici et d’ailleurs ». Vos remarques et critiques pourront désormais être envoyées à qui doit les entendre…

Raymond Lauret


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