“Difficulté du moment” ne rime-t-elle pas avec “pérennité des actions” ?

6 janvier 2006

De Nicolas Avriama, je vous en parlais ici même. C’était lors de mon “libres propos” du vendredi 19 septembre dernier. J’évoquais sa rigueur et son attention de pédagogue, sa disponibilité de militant sportif et l’intelligence du professeur d’EPS qui a toujours su inviter ses interlocuteurs - et donc ses élèves - à être fiers de la terre réunionnaise, "là où ils grandissent et là où ils ont à donner un peu de leur personne".
Et j’ajoutais : "De sa personne, lui en a toujours beaucoup donné..."
Ce mercredi 4 janvier, je reçois Nicolas dans le petit bureau que je partage avec Sylvestre Lamoly et Emmanuel Lemagnen au quatrième étage d’un Hôtel de Région qui n’a pas encore à ce jour retrouvé le mouvement des allers et des venues qui le caractérise quand “la session”, c’est-à-dire cinquante semaines par an, bat son plein. Il y a bien Philippe Berne dans le bureau duquel une importante rencontre se tient ; j’ai bien aperçu lundi Yvon Virapin qui préparait avec le DRH les dossiers de l’année 2006 et puis le directeur de cabinet du Président avec lequel j’ai toujours plaisir à vider mon sac sur ce qui pourrait mieux aller. Sinon, à part quelques rares secrétaires, ce mercredi matin - mais, je me trompe, il y en a d’autres qui travaillent sûrement - on dirait qu’il n’y a que Nicolas et moi.
Nicolas part d’un constat : dans des pourcentages bien trop importants, des jeunes éducateurs qui ont sur le terrain une pratique tout à fait convenable sinon excellente, n’arrivent pas à décrocher le diplôme sans lequel, en territoire français, on ne peut pas exercer la profession d’éducateur sportif.
D’où son idée, partagée avec quelques autres, d’un “Centre de formation de métiers des sports, de l’animation et de la sécurité”.
Ce C.F.M.S.A.S. s’attacherait à faire vivre au quotidien une mission vers les jeunes et les pouvoirs publics et, ainsi, faciliter l’insertion professionnelle des stagiaires et garantir aux futurs employeurs de disposer de ressources (de valeurs) humaines motivées et compétentes. Ainsi encore serait facilitée et optimisée la mise en ouvre des orientations de plans de formations impulsées par les collectivités territoriales, ainsi que le Ministère des Sports.
Mon rôle est de déblayer le terrain, de montrer à mon interlocuteur les forces mais aussi les faiblesses de son idée, les oublis et également les perspectives qui existent pour peu que l’on voie plus large et plus loin.
Nicolas Avriama ne prend pas beaucoup de temps pour admettre qu’un tel projet gagnerait à sortir des limites de “sa” commune de Bras Panon où il habite ou de “sa” commune de Saint-Benoît où il a beaucoup milité. "Le territoire de la Cirest serait-il insensible à ta démarche ?", lui demande-je, avec une audace qu’un certain sénateur-maire du coin va sûrement juger inopportune.
Mais il s’agit de passer froidement en revue les difficultés objectives qui vont apparaître si on élargit l’assiette territoriale. Car “difficulté du moment” ne rime-t-elle pas avec “pérennité des actions” ?
Et si... et si cela réussissait à l’Est, comment ne pas rêver que toutes nos autres intercomm’ y trouveraient matière à bousculer les inerties et faire ainsi de notre île le territoire de l’innovation et de l’excellence dans un domaine où la France métropolitaine brille aujourd’hui dans un mutisme des plus lourds et par un conservatisme affligeant...

R. Lauret


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