Du coup, à Paris...

9 novembre 2007

Pendant que, « ...sous le dôme prestigieux du Capitole... », devant les élus de la Chambre des représentants et du Sénat réunis en Congrès, Nicolas Sarkozy recevait la “standing ovation” d’une Amérique dont Georges W.Bush, son encore Président, dira qu’elle est fière d’accueillir (enfin) « la voix amie de la France »...
Pendant que, certes, notre Président de la République, parlant évidemment des USA, devant un hémicycle comble, expliquait « qu’avec ses amis, on peut avoir des désaccords, on peut avoir des disputes... » mais que, « dans la difficulté, dans l’épreuve, on est avec ses amis, on est à leurs côtés, on les soutient, on les aide !!! »...
Pendant ce temps, à N’Djamena, les propos tenus ce mardi 6 novembre par le même Nicolas Sarkozy au sujet des accusés de L’Arche de Zoé (« J’irai chercher tous ceux qui restent, quoi qu’ils aient fait... ») continuaient à jeter un gros malaise jusqu’à amener les intéressés à dire par la voix de leur avocat français, Me Gilbert Collard, que la déclaration du Président de la République leur « complique la vie » et qu’ils « préfèreraient que M. Sarkozy respecte la souveraineté de la justice tchadienne ».
Du coup, à Paris, le porte parole de l’Elysée doit multiplier les explications, histoire de désamorcer la maladresse intempestive - le mot n’est pas trop fort, loin sans faut - du “patron”. Et on est porté à croire que - du moins du côté des autorités gouvernementales tchadiennes - le désamorçage est en bonne voie. Le Ministre de la Justice du Tchad, après avoir été particulièrement outré (« Ce n’est pas le Président Sarkozy qui décidera !!! ») n’a pas attendu plus de 48 heures pour assurer qu’il n’y avait « jamais eu de polémique »... Ben, voyons !!!
N’empêche, on aimerait que la plus haute autorité française ne s’autorise pas trop souvent le ton et la brutalité qu’elle a mis mardi quand elle évoque un Etat Africain. Surtout si, quelques heures après, cette haute autorité a prévu de se faire ovationner debout par un congrès américain avec le sourire des grandes circonstances. Même si, hélas ou pas, ce genre de propos remplit sans doute de bonheur bon nombre de ses compatriotes et électeurs...

Raymond Lauret


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Messages

  • Le ton employé n’a rien de choquant lorsqu’on sait que le régime tchadien est une dictature sanglante.

    Par ailleurs, le grand démocrate DEBY n’a pas hésité à utiliser des gamins dans son armée pendant des années.


Témoignages - 80e année


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