Élections prochaines : une réflexion réunionnaise...

20 février 2007

L’Église de La Réunion, par la voix de sa Commission Diocésaine “Justice et Paix”, vient de rendre publique la réflexion qu’elle souhaite faire partager à la population réunionnaise.
Rappelant que pour Benoît XVI « L’Église ne peut, ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible »... mais que, ne pouvant, ni ne devant non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice, « elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer ».
Dès lors, c’est sans surprise, mais non sans satisfaction et acquiescement, que nous prenons connaissance des enjeux pour La Réunion que “Justice et Paix” relève à notre attention.
« La Réunion, écrit la cellule de réflexion de l’Église d’ici, a connu en 40 ans une formidable transformation. Mais cette réussite n’a pas bénéficié à toute la population. De nombreuses disparités perdurent... »
Ainsi en est-il de l’“Éducation-formation”, du “Chômage - activité - travail”, du “Logement”, de l’“Aménagement du Territoire”, de la “Famille”, de la “Vieillesse”. Le constat est connu et il est bien nécessaire qu’il soit rappelé.
Avec un sens de l’humilité dont devraient s’inspirer ces hommes politiques prêts à clamer la supériorité de leur seul camp, “Justice et Paix” prône la nécessité d’un débat qu’il faut ouvrir. « Le développement, y est-il souligné, ne se réduit pas à la simple croissance économique. Pour être authentique, il doit être intégral, c’est à dire promouvoir tout homme et tout l’homme ».
Comment dès lors ne pas adhérer totalement à la nécessité d’aider les Réunionnais à s’exprimer pour sortir de l’opportunisme et des arrangements de toutes sortes au détriment du bien commun ? Comment ne pas souscrire à l’urgence qu’il y a à favoriser une réflexion pour orienter les transferts publics davantage vers la création d’activités que vers la consommation de biens importés, que facilitera la sortie d’une double logique d’assistanat et d’assimilation déresponsabilisante et le souci d’harmoniser la société réunionnaise ?
Comment ne pas se retrouver totalement dans des réflexions générales quand elles visent à faire en sorte que ne perdure pas une “colonie de consommation” où l’on va se contenter d’exploiter les gisements financiers constitués par les dépenses publiques ?
Comment, au final, ne pas rappeler aussi et encore que voter, c’est choisir et agir pour le développement de La Réunion...? » Car cela est tellement évident qu’on est presque gêné à le dire et le redire.
Disons et redisons-le tout de même...

R. Lauret


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