En attendant que...

8 octobre 2005

Que faire lorsque, pour les raisons les plus diverses et les unes plus condamnables que les autres, les États et les gouvernements ne font rien, sans doute parce qu’ils ne savent pas faire ?
Que faire lorsque, sous vos yeux et dans votre conscience, des populations entières et pour longtemps encore, croupissent en dessous du seuil de la pauvreté, alors qu’autour d’elles, c’est-à-dire à quelques milliers de kilomètres seulement et sous les néons de notre société de consommation à outrance, d’autres vivent dans l’opulence et le gaspillage ?
Le Père Pedro se moque, mais sans doute avec tristesse, de ceux qui pensent et qui disent que la charité ou la générosité individuellement exprimées sont inutiles, inopérantes car elles ne règlent rien des immenses problèmes qui sont de la seule et immense responsabilité des gouvernements et plus particulièrement de ceux des pays riches de la planète.
En attendant que les gouvernements des nations nanties trouvent “la solution”, un peu de ce que nous avons de trop permet de faire manger d’autres êtres humains.
Alors... "en attendant que"... Le Père Pedro, depuis 15 ans déjà, se démène sans relâche et avec une foi qui force l’admiration (enfin, notre admiration à un grand nombre d’entre nous) pour apporter un peu d’espérance à ces milliers de malgaches qui n’ont pour horizon que les zones de décharges où l’on jette les ordures de la ville.
On imagine qu’il n’est pas seul à s’atteler à cette charrette de l’espoir que l’on tire, que l’on pousse, pour qu’avance ici et là, l’esprit de la solidarité. On imagine qu’ils sont nombreux, celles et ceux qui, à Mada, dans notre île et ailleurs, apportent leur contribution, parfois modestes, mais ô combien toujours essentielles, pour que le Père Pedro et tous les combattants de l’espérance de la Terre arrivent, dans l’imperfection et la douleur bien sûr mais aussi en une increvable Foi en l’humanité, à une prise (une crise ?) de conscience qui commencerait partout, dans des multitudes de coins de tous les pays.
Nous devons aussi imaginer qu’en réalité, ils ne sont pas assez, loin s’en faut, ceux qui se consacrent à la tâche de l’humanitaire, en attendant qu’un jour, les riches partagent davantage et qu’à celle du Commerce, on en vienne à substituer une Organisation mondiale de la solidarité.
Écoutez ce que disait le Père Pedro, c’est Pana Reeve qui nous le rappelle dans le “JIR” d’hier :
"Les dirigeants des pays occidentaux doivent donner plus aux pays pauvres, dans leur propre intérêt, pour mieux contrôler l’immigration clandestine. Vous n’aurez pas assez de soldats pour garder vos frontières. Malgré les noyades et les échecs, les Africains vont continuer à venir...".
Le discours n’est pas inédit. Mais il est utile qu’il soit tenu une fois encore, une fois de plus. En attendant qu’il soit compris et entendu il reste un long chemin à faire. C’est le chemin qui est devant chacun d’entre nous. En attendant que...

R. Lauret


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