En lisant Christophe Tézier et Bruno Geoffroy

24 juillet 2006

Devant ma télé, j’assistais samedi, comme beaucoup d’entre nous, à ce qui annonçait la (très probable) victoire de l’américain Lance Arm... pardon... Floyd Landis, dans le Tour de France 2006.
Me revenaient alors les propos que Christophe Tézier tenait dans l’édition du “JIR” du matin. C’était un bel hommage à "l’armée des ombres" qui, forte d’une horde de seconds couteaux quasiment inconnus du grand public, "a pris le pouvoir, faisant oublier le haut du premier du peloton mondial renvoyé dans ses foyers manu militari à la veille du départ..."
Et, sur sa lancée, l’éditorialiste de conclure son billet d’humeur en saluant ce Tour comme "un vrai rendez-vous sportif qui ne nous fera pas regretter les millésimes précédents où tout était joué d’avance".
On doit en effet s’interroger : le Tour de France et, plus généralement, le cyclisme professionnel se sont-ils une fois pour toutes débarrassés de ce qui a jeté le doute sur les performances de certains de leurs “géants”, soupçonnés voire confondus de dopage plusieurs années après leurs exploits ? Marie-George Buffet peut-elle se dire aujourd’hui que le combat dont elle a fait le point fort de son action comme Ministre de la Jeunesse et des Sports dans le gouvernement Jospin a bien été adopté par le mouvement sportif et est en passe d’être posé et gagné ?
Bien sûr, il nous faut l’espérer. Ne serait-ce que pour tout ce que le sport en général et le vélo en particulier doivent aux premiers héros qui se sont élancés, avec seulement un peu d’eau sucrée dans le bidon, sur les routes pierreuses de ce qui allait devenir un des très grands événements de notre planète. Oui, bien sûr, il nous faut l’espérer. Bien sûr...
Autre édito, celui du “Quotidien” consacré samedi à Zinédine Zidane dont le “coup de tête” du 9 juillet dernier a, dès le premier jour, été sévèrement jugé par le journal du Chaudron. Et c’est tout à l’honneur de l’équipe du “Quotidien” de s’être tenue à une position qui a sa part de cohérence. Cependant... Cependant, comme j’ai là-dessus aussi une opinion, pour parler à la manière de Marie-André Brémont, je trouve osée et - trop c’est trop - je trouve même choquante la démarche qui consiste, pour le journal de M. Chane Ki Chune, à faire un parallèle entre d’une part Zidane qui, excédé par des insultes répétées que tout arbitre ne peut sanctionner pour la seule et simple raison qu’il ne les entend pas, a un réflexe d’homme - aux conséquences bien légères pour sa “victime” - et, d’autre part, (je cite le rédac chef du “Quotidien”), "les militaires israéliens qui bombardent un pays depuis dix jours parce que le Hezbollah les a provoqués en enlevant deux de leurs hommes..."
Bien sûr, Bruno Geoffroy ne pense pas ce qu’il écrit. Il nous le laisse croire en tout cas quand il conclut son billet en se disant "obligé de regretter que (Israël) n’écoute plus aujourd’hui que sa colère de vivre sans cesse sous la menace terroriste". Soit. Mais en écrivant ce qu’il ne pense pas ("si l’ONU finissait par venir demander (aux Israéliens) des comptes, qui sait s’ils ne lui répondraient pas : “Allez demander à Zizou ce qu’il en pense” !"), Bruno Geoffroy donne l’impression que derrière tout ça, il y a une logique.
Et c’est là où il se trompe. Car il n’y a pas une, mais deux logiques : celle des nombreux innocents qui payent pour une poignée de coupables et celle de George W. Bush qui se retrouve dans tout cela.
Zinédine Zidane, lui, n’a ciblé et atteint qu’un voyou. Un voyou suffisamment perfide pour se dire qu’arbitres, officiels et publics, n’allaient pas entendre ce qu’il a balancé à la figure d’un fils d’Algériens.

R. Lauret


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