En présence d’Alban, de Rémi et d’Elsa...

11 mai 2006

On peut raisonnablement penser que lorsqu’il ouvrira ses portes dans un peu plus d’un an maintenant, le lycée de La Plaine Bois de Nèfles à Saint-Paul portera le nom du 10 Mai, soit la date où sa première pierre fut posée. C’était hier.
Les discours successifs du maire de Saint-Paul, du sous-préfet de l’arrondissement et du président de la Région allaient tous - et chacun à sa manière - dans ce sens.

Ainsi, en fut-il tout d’abord d’Alain Bénard, qui appelait la jeunesse d’aujourd’hui à un salutaire devoir d’indocilité face à un État qui n’a pas encore su modifier ses règlements de fonctionnement.
Ainsi, en fut-il aussi d’Alain Mancini qui sut dire que la République veille à ce que l’héritage qui doit être laissé aux adultes de demain ne peut que s’inscrire dans une logique où le sens des responsabilités se conjugue avec l’exigence du respect de l’autre et avec la beauté sans prix de nos diversités.

Ainsi, en fut-il encore de Paul Vergès qui, après avoir rappelé que ce nouveau lycée “Haute Qualité Environnementale” est notre réponse devant les défis qu’il faudra relever quand il apparaîtra bientôt que la houille et le pétrole ont définitivement cessé d’être des carburants accessibles, rendit un émouvant hommage aux ouvriers qui vont faire sortir de terre l’établissement qu’ils n’ont pas connu quand ils étaient scolarisables et dont la jeunesse d’aujourd’hui va se servir pour accéder à un savoir adapté aux réalités de demain.

Assis aux premiers rangs de l’assemblée, mêlés à ces travailleurs à la peau burinée de soleil et de labeur, Alban, 5 ans, Rémi, 7 ans, et Elsa, 10 ans, écoutaient, chacun à la manière que son âge lui permet de comprendre ces discours de grands qui sont préoccupés par ce qui attend les gens de leur génération.
Ces trois jeunes sauront-ils se souvenir demain que le 10 mai 2006, il fut souligné devant eux que chacun de ceux et de celles qui aujourd’hui composent notre peuple réunionnais a dans ses veines le sang mélangé des esclaves qui ont fait notre Histoire ?
J’en ai causé quelque peu avec Elsa, la seule des trois en âge de retenir un peu plus que l’écume des choses et la saveur des viennoiseries qui s’en suivirent. Ses interrogations et ses silences m’ont semblé la plus belle des promesses : nos jeunes d’aujourd’hui sauront demain réconcilier notre humanité avec ses origines...

R. Lauret


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus