En regardant Koh Lanta…

16 février 2009

Il nous serait bien facile — et plus particulièrement à ceux à qui Yves Jégo a réservé le 30 janvier dernier à la C.C.I.R. son humeur des mauvais jours — de nous réjouir que notre Secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer soit tombé aux Antilles sur un gros os et que cela lui ait valu, quoi qu’il en dise, de se faire remonter les bretelles par Matignon et donc l’Elysée. Ne nous en réjouissons pas car la situation est difficile et il ne serait pas convenable (ni surtout responsable) d’en tirer un profit facile et gratuit.
Les difficultés que nous vivons tiennent dans ce que l’on appelle « la spirale délirante » d’un crédit dont les établissements financiers des pays dits riches de la planète se sont crus redevables vis-à-vis de citoyens à qui leurs Etats réciproques demandaient de consommer davantage pour que « les économies soient soutenues ». Tous les appareils dits de communication, avec une remarquable efficacité, ont manifestement réussi à faire d’un appel à acheter un séduisant mot d’ordre. L’économie mondialisée s’est alors emballée et on a emprunté, on a défiscalisé, on a acheté, on a spéculé avec le sentiment nourri pour beaucoup que la fortune allait être à portée de main.
Je n’insisterai plus désormais, seulement une dernière fois : à La Réunion, un jeune plein de mérite et d’avenir put alors s’offrir, sur proposition d’un « vendeur de défiscalisation », 11 camions et 3 tractopelles pendant qu’aux U.S.A., le crédit était ouvert et offert à ceux qui voulaient s’acheter une villa de rêve. Et « le patatras » fut globalement mondialisé, à la mesure des espérances soulevées. Aujourd’hui, après les effondrements collectifs que l’on sait et les suicides individuels dont on ne parle pas, on en est à se demander où va mener le toboggan bien huilé dans lequel la crise a emporté notre Terre…
Vendredi soir, je regardais Jade, Filomène, Tony, Jean-Bernard, Catherine et Romuald jouer sur Antenne Réunion le psychodrame de “Koh Lanta”. Je ne pouvais m’empêcher de penser qu’au cœur de l’Amazonie, certains de ces héros avaient pu rencontrer des populations de là-bas. Lesquelles populations, loin des faiseurs de fortune, vivent tranquillement une civilisation du partage avec des valeurs simples. Et qu’ils avaient pu s’exclamer que c’était peut-être cela le véritable bonheur…
Certes, sans doute ne s’agit-il plus de revenir à un temps qui a vécu quand l’homme n’avait pas encore connu ce qu’on appelle “le progrès”. Oui, sans doute…
Mais n’avons-nous pas à repenser le type de société dans laquelle nous avons à avancer ? Ne nous faut-il pas espérer que l’état d’esprit qui, par exemple, anime le Cospar (Collectif d’Associations, de Syndicats et de Partis politiques) débouche sur un front unanime de tout ce que La Réunion compte de forces responsables, dans leurs plus grandes diversités ? Et que le « Conseil interministériel de l’Outre-mer », proposé par Nicolas Sarkozy, trouve là l’interlocuteur conséquent auquel font allusion dans un communiqué commun les évêques des quatre D.O.M…

Raymond Lauret


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Messages

  • on fait elire un élu pour soulager la vie dure de son peuple, et voilà qu’ils se fait prendre la main le sac par la justice, et la liste en est longues la centrale du port de saint-pierre domenjod ne serai assez grand pour alléger leur peine. ou est donc la morale
    dans une source il ne peut y avoir de l’eau douce et de l’eau amère ayotte est en train acheter la reunion que fait nos donneur de leçons
    l’argent roi quand tu nous tient


Témoignages - 80e année


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