Julie avait 14 ans. En juin dernier, elle a été sauvagement assassinée par un repris de justice qui venait tout juste de bénéficier d’une remise de sa peine de 20 ans de réclusion criminelle pour 15 crimes et délits commis dans les années 1980.
Point n’est besoin d’être les parents ou des proches de la jeune enfant pour ressentir ce qu’ont exprimé la semaine dernière, dans le petit village alsacien de Schirmeck, à des magistrats du Bas-Rhin, de nombreux habitants du coin. Faut-il “relâcher” des personnes qui ont commis des crimes gratuits et affreux comme a pu l’être Pierre Bodein, quatre mois avant le terme de son temps de condamnation ?
Point n’est tout aussi besoin d’être un professionnel du droit et de la justice pour comprendre que, même s’il n’avait pas bénéficié d’une remise de quatre mois de sa peine de 20 ans, le condamné (ce condamné là) dès sa sortie, était prêt - préparé ? - à recommencer. De même que tous ceux qui ont purgé une lourde peine pour de lourds méfaits ne recommencent pas forcément, Dieu merci, sitôt leur tribut payé, avec ou sans remise de peine.
Le problème posé est grave, important, pénible. Car il oppose des citoyens, dont un proche, innocent, s’est retrouvé au bout des mains assassines d’un détraqué, à “la société” qui a choisi de croire que ce dernier était redevenu un citoyen sociable.
Faudrait-il condamner à perpète tous les assassins, à défaut de pouvoir leur trancher la tête ? La réponse, évidemment, est non. Il a fallu tellement de temps pour aboutir à l’abolition de la peine de mort ou de toute “condamnation définitive” d’un homme, qu’il ne faudrait surtout pas laisser nos sentiments - si compréhensibles soient-ils - dominer nos actes législatifs. Je sais ce que je ressentirais si, demain, un de mes proches subissait le sort qu’un déséquilibré a fait subir à la petite Julie devenue aujourd’hui notre petite à tous. Oui, je sais...
La réponse à la question que de très nombreuses personnes se posent, hier déjà, demain encore, n’est pas aisée.
Cependant...
Cependant, je me demande s’il ne conviendrait pas que professionnels de la Justice, responsables de la Police, Associations de citoyens, nous nous interrogions tous sur des mesures qu’il serait nécessaire de prendre en amont de bien de ces drames qui sont, hélas, le quotidien de chacune de nos vies, sans que nous devions avoir la faiblesse de penser que tout serait alors résolu.
Le concept de la présomption d’innocence ne constitue-t-il pas, dans bien des cas, une fenêtre qui suggère à l’inconscient de certains qu’ils peuvent passer à l’acte puisque, une fois le forfait commis, ils sont “présumés innocents” ?
Je le sais pour en avoir discuté avec un ami avocat, s’interroger là dessus ne va pas dans le sens du “bien penser”.
Mais lorsque des “présumés innocents” agressent des faibles, ils n’en font pas de “présumées victimes”.
Ce samedi, vers 17 heures, j’étais allé acheter un pain dans une boulangerie. J’étais le seul client. Soudain, j’ai lu un sentiment d’inquiétude et même de panique dans le regard de la jeune femme, seule employée de la boulangerie à cette heure proche de la fermeture. Sur le trottoir, deux jeunes gaillards casqués (donc visages camouflés !) venaient juste de descendre d’un booster. Il ne se passa rien puisqu’ils remontèrent sur leur engin et repartirent aussitôt.
Je le sais : on me demandera de quel droit je m’autorise à penser que ces deux jeunes étaient venus là avec des intentions de casse... Car après tout, et c’est vrai, rouler en booster, un casque sur la tête, ne constitue pas un délit. Je le sais et je ne parle pas de cela. Je parle seulement du sentiment de panique qui a habité une jeune femme seule, après qu’elle eut déjà connu deux autres agressions dans les 15 jours qui avaient précédé.
Et allez lui causer de présomption d’innocence !!
De ce sujet, faudra qu’on en reparle. Ici et ailleurs...
Raymond Lauret
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