Libre opinion

Et Mangaye a tout éclipsé...

25 février 2005

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Il paraît qu’à la télévision, mercredi soir, l’émission “Les étoiles du Sport 2004” manquait de tonus. La faute à un Géo étincelant, un Christian Anicet omniprésent et à un Didier Mangaye qui a éclipsé tout le monde par son professionnalisme qui s’affirme de plus en plus et qui fait glisser chacun des personnages qu’il incarne, dans la peau et dans le corps du spectacle.
Et c’est un peu dommage, non seulement pour les lauréats d’une soirée qui ne nous a nullement parue longue, mais surtout pour le formidable message que nous avons eu à apprécier, nous qui étions au milieu de quelque 600 personnes qui remplissaient le Théâtre de Champ Fleuri : le sport réunionnais est une valeur sûre de ce que notre île et ses dirigeants sont en mesure d’offrir au monde en matière d’excellence.
Soulignons fortement le travail de mémoire réalisé par un Johny Lérivain, que Christian Anicet a tenu à associer à la réussite de cet instant qui, au bout de sa troisième édition, semble avoir trouvé toute sa place. Des flashes bien choisis pour donner sur grand écran un résumé fort suggestif de ce que nos sportifs sont capables d’exploits de haute qualité ; des images parfois à couper le souffle et dont le grand mérite n’aura pas été de nous révéler qu’il y a aussi autre chose en dehors de l’omniprésent football pour une fois relégué au niveau d’une discipline parmi toutes les autres.
J’ai aussi aimé la capacité de nos athlètes à dire des choses qui ne manqueraient pas de caractère, ni de poésie ou de bon sens, d’humilité aussi. La responsable de l’équipe de Volley-ball de l’ASPTT, pour ne citer qu’elle, sut relativiser l’importance que certains donnent trop souvent à la portée de l’exploit chronométré, alors que l’œuvre sportive porte en elle tellement d’autres beautés...
Qu’Eric Murin, invité à remettre une “étoile”, salue la mémoire d’Yves Arrighi avec des mots simples, ses mots à lui sortis de son cœur, et la salle entière de communier, dans un silence perceptible, au-dessus duquel planait l’émotion de tous ceux qui savent ce que notre île et la boxe réunionnaise doivent à celui qui nous a trop tôt quittés.
Il faudrait en fait les citer tous et toutes, de Giany Alamelle, représenté par l’artiste peintre Jean-Bernard M’Radamy, à mamie Richardson, en passant par Mahalia Galais, Caroline Ciavaldini, Florent Payet, Audrey Law Waï, Guillaume Bachman, Philippe Bernard, Johanny Maden et Jean Mayer ou encore l’équipage de voile et ne pas oublier, surtout pas, la bande de jeunes qui ont envahi la scène après que les caméras de RFO se sont tues, pour recevoir leur médaille, celle qui leur annonce que beaucoup de nos saines espérances reposent sur leur aptitude à progresser encore jusqu’à donner le meilleur d’eux-mêmes, à la manière de Thierry Lincou, le seigneur de l’instant 2004.
Il y aura donc une quatrième édition des étoiles du Sport. Assurément. Mais plus belle encore ?...

R. Lauret


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