Et puis, coin de ciel bleu dans une galaxie grisâtre

5 janvier 2008

Les réformes (de fond) que nous propose et nous impose l’Etat se suivent et ne se ressemblent pas forcément.
Tenez, cette histoire de baisse du prix des médicaments. Elle partage la population sans toutefois la diviser, crée débat et frustration, colère et révolte, fait hésiter ses promoteurs et montre à l’évidence que « Paris et ses bureaux » auraient pu faire l’économie d’une décision précipitée, ou même s’inspirant du défi à lancer à tout prix.
Tenez également, la décision du Président de Notre République - P.N.R, pour faire plus court - de s’augmenter le salaire au nom de la somme de boulot qu’il abat, au nom de la règle de la transparence et en vertu du droit qu’il a de se fixer lui-même sa paye. Et voilà la France qui se divise, avec d’un côté ceux qui disent qu’il mérite bien ses 21.000 euros mensuels et tout le reste qui va avec et, de l’autre, ceux qui pensent qu’eux aussi travaillent beaucoup, mais que eux...!
Tenez encore, ces vacances aux frais de riches amis, ces amours-amourettes que le P.N.R affiche devant les journalistes désormais à l’affût, parce qu’il veut être transparent. Il s’en trouve qui approuvent. Combien s’interrogent et jugent sévèrement ?
Et puis, coin de ciel bleu dans une galaxie grisâtre : cette loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux qui reçoivent du public. Cette loi, elle est passée comme une lettre à La Poste. Pas de critiques. Que des approbations, pouvant descendre jusqu’à une résignée acceptation, mais pas en deçà.
C’est que la mesure répond à une évidente attente générale. « Fumer tue ». C’est même écrit sur les paquets de sèches. Le peuple, satisfait, adhère. Et peu lui importe si quelques originaux essayent de râler : il se dit prêt à applaudir aux sanctions qui pourraient alors tomber.
Le P.N.R pourrait en tirer les leçons. Et, qu’il me pardonne la familiarité, se creuser un peu les méninges pour trouver d’autres mesures que le bon petit peuple approuverait.
Tenez, filons lui en une : le régime des indemnités des élus de France et d’une façon plus générale, la nécessité d’inventer une vraie démocratie participative pour La France. Il pourrait se renseigner sur la manière dont les choses se passent au Québec. Là-bas, une ville de 35.000 habitants est gérée par un Conseil municipal composé d’un Maire et de huit adjoints à temps plein et donc correctement rémunérés, qui rendent compte plusieurs fois dans l’année des décisions arrêtées après échanges avec des comités de quartiers citoyens et participatifs.
C’est une idée à creuser, Président...

Raymond Lauret


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Messages

  • cette solution verrait la fusion de l’administratif et de l’élu, non ?
    la démocratie et ses rouages imposent depuis toujours une séparation entre l’ordonnateur et ceux chargés de l’administration des décisions de l’ordonnateur. la solution de la "fonctionnarisation" de l’élu revient à poser la question de l’efficacité de l’élu, de sa capacité à donner de la transparence sur ses actions. à ce jour, seule la lecture budgétaire permet de mesurer la cohérence du discours et des actes.
    Or qui se passionne pour cette efficacité sinon la chambre régionale des comptes, qui n’effectue ses missions qu’à postériori ...?
    la solution doit passer par la mesure de l’efficacité des politiques publiques, sujet ô combien sensible, surtout chez ceux qui ont du souci à se faire, d’autant plus que le rôle du politique de proximité à la Réunion se heurte à une situation sociale sinistrée, résumant ses interventions qu’à des tentatives de résolution des problèmes quotidiens des plus nécessiteux (distribution de logements, distribution des emplois aidés, etc..Etc..).

    et puis, qu’est ce qui empêche à ce jour un élu de passer plus de temps qu’il ne le fait, à la gestion des affaires publiques ? des indemnités sont prévues pour cela, mais en contrepartie de quel quota de temps consacrés à son office ...?
    voilà des informations à mettre en place au préalable non ?


Témoignages - 80e année


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